Pour la sixième année consécutive, l’hiver a été supérieur aux normales saisonnières côté températures. Lameteo.org revient également sur deux autres phénomènes marquants entre décembre et février : la pluie et l’ensoleillement.
Février boucle un hiver déjà doux avec un excédent thermique de 2 degrés en décembre et 0,7 degré en janvier. Douceur qui s’est nettement emballée en février, plus particulièrement en première quinzaine, battant même des records datant de 1990. La seconde quinzaine, un chouia moins douce, situera finalement février 2024 juste derrière 1990 avec une moyenne nationale de 9,5 degrés cette année contre 9,9 degrés en 1990. En troisième position arrive février 2020 avec 9,2 degrés.
Rappelons que la normale 1991-2020 pour février atteint 6,1 degrés, soit 3,4 degrés d’excédent en 2024. Pour mémoire, février 1956 a été le plus froid avec une moyenne nationale de -4,3 degrés (10,4 degrés sous la normale !).
Le minimum absolu de ce mois de février en plaine est élevé : -4,0 degrés à Dijon le 29.
Quant au maximum mensuel national, il fut mesuré le 4 à Céret, dans les Pyrénées-Orientales, avec 27,5 degrés.
Le record national absolu de 31,0 degrés à Saint-Girons fin février 1960 reste encore loin devant.
En dehors d’une quinzaine de jours froid en janvier, la douceur a largement dominé les débats le reste de l’hiver. Les gelées sont restées bien plus rares qu’habituellement et des records de douceur sont tombés par endroits fin janvier et début février, en particulier sur les régions méridionales.
La température moyenne saisonnière nationale atteint ainsi 7,95 degrés pour une normale de 5,9 degrés, soit 2,0 degrés d’excédent. Seul l’hiver 2019-2020 a été un chouia plus doux avec 8,01 degrés de moyenne. On retrouve en troisième position l’hiver 2015-16 avec 7,88 degrés.
Température moyenne nationale en hiver en France
Depuis 1946, sept hivers ont dépassé le seuil des 7 degrés de moyenne générale : 1989-90, 1994-95, 2006-07, 2013-14, 2015-16, 2019-20 et donc 2023-24. On constate qu’il n’y en a eu aucun entre 1945-46 et 1988-89, durant 44 ans… le réchauffement climatique moderne a fait la différence depuis.
Les hivers des années 1951 à 80 affichait une normale de 4,2 degrés contre 5,9 degrés entre 1991 et 2020. Le réchauffement hivernal atteint ainsi +1,7 degrés. Le dernier hiver à avoir été dans ces anciennes normales a été 2005-06 (4,2 degrés).
Dans la continuité des mois d’octobre et novembre très pluvieux, l’hiver 2023-24 est resté bien humide, en particulier le mois de février.
Le courant dépressionnaire très présent au cours du mois a en effet occasionné des passages pluvieux fréquents et conséquents. Résultat : 87 mm de précipitations en moyenne mensuelle nationale pour une normale de 55 mm. L’excédent atteint donc 58%. Ce chiffre reste loin du mois de février le plus pluvieux, à savoir celui de 1957 et ses 114 mm.
La ville la plus sèche en février 2024 a été Targassonne, dans les Pyrénées-Orientales, avec 12,2 mm.
Quant à la plus arrosée, à l’autre bout des Pyrénées, Larrau a mesuré 313 mm de pluie, dans les Pyrénées-Atlantiques, maximum mensuel.
Malgré ces précipitations importantes, l’enneigement en montagne est resté faible à basse et moyenne altitude en raison de la grande douceur.
Les conséquences, après des mois précédents très arrosés, ont été des nouvelles crues et inondations fréquentes sur de nombreuses régions, en particulier sur l’extrême nord.
Le bilan sur les trois mois d’hiver affiche un cumul moyen trimestriel de 226 mm pour une normale de 200 mm. L’excédent n’est donc pas si important que ça, réduit à +11%. Décembre et janvier ont en effet eu des chiffres « de saison », mais importants au nord de la Loire, faibles sur les régions méridionales. Février a fait la différence.
L’hiver 1978-79 demeure le plus arrosé en France avec un cumul moyen national de 306 mm. A l’inverse, le plus sec reste 1991-92 avec 89 mm seulement.
Là aussi, février se démarque du reste de l’hiver côté ensoleillement. Plutôt côté non-ensoleillement d’ailleurs…
Le défilé incessant de perturbations et les rares périodes calmes mais grises n’ont en effet pas permis au soleil de beaucoup briller.
L’astre du jour a brillé 71 heures en moyenne nationale mensuelle pour une normale de 109 heures. Le déficit est remarquable, de -35% ! Depuis 1946, trois mois de février ont toutefois réussi à faire pire (un peu) : 1979 (70 heures), 1978 (68 heures) et 1987 pour le record de faiblesse (67 heures).
C’est à Charleville-Mézières que le soleil a le moins brillé en février 2024 : 12h36 en 29 jours, soit 26 minutes par jour seulement !
Les 174 heures d’ensoleillement de Marignane sont en revanche parfaitement dans les clous pour un mois de février.
Sur les trois ,mois d’hiver, février creuse l’écart à la baisse après des mois de décembre et janvier à l’équilibre côté luminosité.
Le cumul moyen national hivernal est de 235 heures pour une normale de 273 heures. Le déficit atteint donc 14%. Ce chiffre reste loin du chiffre le plus bas, à savoir 211 heures durant l’hiver 1950-51. Pour mémoire, le plus ensoleillé fut l’hiver 1948-49 avec 363 heures de présence du soleil.
Humide, peu de soleil et douceur. C’est ce que l’on attend habituellement d’un automne, c’est ce qui s’est produit cet hiver en France. La petite quinzaine de jours froid et parfois neigeux de janvier a réussi à rappeler temporairement que nous étions bien en hiver, courte période au beau milieu d’un hiver bien tristounet et automnal.