Et c’est reparti pour un tour ! Dans quelques petites semaines, le 16 mai prochain, je quitterai la Réunion en soirée pour atterrir à Paris le lendemain matin tôt et repartir dans la foulée pour les Grandes Plaines centrales des Etats-Unis pour atteindre le graal : la ou les tornades. Et ceci pour une durée de 15 jours sur place.
Une équipe encore remodelée cette année : l’incontournable Bruno Gonzalez sera évidemment de la partie, organisateur hors-pair de l’événement, habitant en région Parisienne. Nous accompagneront cette année Sylvain Tathieu, dès le départ de la Réunion, et "PJ", chasseur d'orages, photographe et vidéaste, recruté sur le forum d’Infoclimat, venant de la région Bordelaise.
Bruno Gonzalez
Sylvain Tathieu
"PJ"
Comme les années précédentes, nous allons avaler des milliers de kilomètres de route, des orages certainement esthétiques, électriques et donc parfois tornadiques. Photos et vidéos seront une fois de plus le but du voyage, notamment pour Paul qui excelle en la matière.
Comme les voyages précédents, je tâcherai de filmer et réaliser une vidéo en conclusion du périple.
Bruno quant à lui fera un suivi sur sa page Facebook Météo-Ouest -> Météo-Ouest
La seconde quinzaine de mai est en moyenne la plus « tornadique » de l’année aux Etats-Unis (167 tornades). Statistiquement sur la période 2000-2022, c’est encore plus flagrant sur la période du 22 au 30 mai qui compte une douzaine de tornades par jour, principalement dans le Midwest. Le pic est atteint le 24 mai avec 16 tornades en moyenne sur 23 ans, journée suivie du 27 avril (15 tornades), du 25 mai (14,5 tornades), du 10 mai (14), des 22 et 23 mai (13)…
Cette année 2023 est jusqu’ici assez active mais aussi très irrégulière. Les 203 tornades comptabilisées en janvier établissent un nouveau record mensuel, battant janvier 2017 et ses 142 tornades (depuis 2000). Avec ses 67 tornades, février dépasse la normale (47), mais reste loin du record de février 2016 (183 tornades). Mars a été très actif avec 301 tornades sur le sol étasunien, soit près de trois fois la normale, deuxième chiffre le plus élevé derrière mars 2022 (372 tornades). Enfin, avril est au contraire calme jusqu’au 23 avec 110 tornades cette année. La normale 2000-2022 est à 213 tornades sur le mois entier et le record reste l’exceptionnel mois d’avril 2011 et ses 875 tornades (depuis 2000)!
Les projections pour ces prochaines semaines ? Les Etats-Unis restent au carrefour de masses d’air radicalement opposées entre un air froid encore difficile à déloger au nord (Canada, nord des Etats-Unis), une chaleur humide bien présente près du Golfe du Mexique et des conditions toujours humides sur l’ouest du pays. L’accalmie d’avril pourrait augurer une franche reprise de l’activité tornadique en mai, plus particulièrement en seconde quinzaine, traditionnellement plus exposée.
L’édito de Lameteo.org servira alors de journal de bord que je tiendrai à jour quotidiennement depuis les USA, à défaut des prévisions classiques que je vais probablement délaisser durant ce séjour.
Mercredi 17 mai
Arrivés à Paris mercredi matin, nous avons rejoint Bruno et Paul à l’aéroport de Paris-CDG pour re-décoller 4h30 plus tard pour Atlanta puis Kansas-City, soit encore 9h et 1h30 d’avion après les 11h entre Saint-Denis de la Réunion et CDG.
Arrivés à Kansas City en fin d’après-midi grâce à la magie des fuseaux horaires, nous avons d’abord récupérer la voiture avec une petite frayeur tout d’abord, le loueur nous ayant attribué un véhicule trop petit par rapport à celui réservé en ligne par Bruno. Erreur du loueur qui nous a finalement re-fourgué une Chevrolet Traverse.
Malgré la fatigue du voyage, notre petite équipe française a pris la route en direction du sud-ouest. Arrêt et nuit passée ensuite à Salinas, dans le Kansas.
Jeudi 18 mai
Après un petit réveil copieux à l’hôtel, nous avons évidemment repris la route en direction du Panhandle, protubérance du nord-ouest du Texas via l’étroite partie ouest de l’Oklamoha.
(c) Bruno Gonzalez
(c) Bruno Gonzalez
(c) Bruno Gonzalez
Nous avons traversé la ville de Canadian où nous avions vu une magnifique tornade lors de notre périple de 2015 avec Basile Ducournau et Bruno Meignien, le 27 mai cette année-là. En 2019, re-belotte avec une énorme tornade wedge tournant en rope le 24. Malgré l’heure un peu tardive en milieu d’après-midi, nous nous sommes arrêtés un instant pour nous restaurer. Une fois rassasiés, retour sur la route en direction d’Amarillo pour tenter d’intercepter une cellule orageuse prometteuse, avant un petite doute avec une supercellule située plus au nord, mais un peu trop loin de notre position.
Le temps de se rapprocher, la cellule orageuse continuait de se renforcer pour évoluer en supercellule en prenant un caractère sévère. Alors que nous étions encore à une cinquantaine de kilomètres, un tornado warning était lancé par le spc.
La supercellule s’est alors dévoilée peu à peu devant nous tandis que nous nous en approchions. Le spectacle fut alors grandiose !
L’orage exhibait ses superbes formes de supercellule face à nous, sous une lumière s’abaissant à mesure de la descente du soleil. L’ambiance était là sous un inflow bien sensible, des couleurs nuageuses allant du gris au noir en passant par le bleu et le vert, indiquant des chutes de grêle de grosse taille. Les observations indiquaient des grêlons de 2 à 3 pouces, soit 5 à 7,5 cm de diamètre ! Il fallait mieux ne pas se trouver en-dessous…
Malgré la tornado warning et des rotations notables, la tornade n’a pas réussi à se former. Mais pas de regrets ! Pour une première journée de chasse, nous avons été gâtés par cette supercellule très esthétique, puissante et durable. La chasse a été aidée par une petite vitesse de déplacement du phénomène, un peu compliquée en revanche par le manque de routes dans cette région.
Enormément de chasseurs suivaient cette même situation. Nous avons croisé la route de Daniel Shaw, chasseur australien fou de grosse grêle qui fonce au coeur des orages pour se faire grêlé et cabossé (la voiture…). Nous avons aussi rencontré Roger Hill bien connu de Bruno qui avait fait son premier périple étasunien avec lui lors d’un tornado tour en 2013.
Cette superbe chasse nous a comblé. Nous avons à nouveau bien roulé jusqu’à près de 2 h du matin jusqu’à Norman en banlieue d’Okahoma City, nous rapprochant ainsi de la situation météo envisagée pour la journée de vendredi.
Vendredi 19 mai
Après le petit déj, il est l'heure du point météo du jour. Le SPC a lancé un slight sur une bonne partie du Texas jusqu'au sud-est de l'Oklahoma. Je jette un oeil sur les modèles météo... qui ne m'inspirent absolument pas. Je ne suis d'ailleurs pas trop d'accord avec la prévision sur SPC. En gros, je ne sens pas trop la situation. On finit par prendre la route en direction du sud vers Dallas.
Rapidement, un peu trop rapidement et trop tôt, des cellules orageuses se développent en arrivant dans le nord du Texas. Rien de folichon, et ces orages en lignes se déplacent très vite, ne nous donnant franchement pas envie de les chasser. La situation est censée être plus intéressante en fin d'après-midi. On s'arrête donc se restaurer à Gainesville.
Après les burgers, le ciel conserve un aspect assez moche. Les orages continuent de défiler en ligne tout en s'affaissant, n'atteignant aucunement le niveau des prévisions du SPC qui font un flop.
Bref, rien d'intéressant en vue. On rebrousse chemin vers le nord. Bruno nous réserve un bel hôtel à Moore dans la banlieue d'Oklahoma City pour les deux prochaines nuits. Le week-end s'annonce très calme côté météo, ce sera donc repos !
Et pour fêter notre belle supercellule de la veille, la soirée se termine au resto typiquement américain pour de belles tranches de boeuf.
Samedi 20 mai
Journée "off" pour la chasse aux orages et tornades ce samedi particulièrement calme sur les Grandes Plaines. On en profite pour se reposer et rattraper une partie du retard de sommeil. Réveil un peu plus tardif que d'habitude, bon petit déjeuner et détente dans l'espace piscine de l'hôtel.
Hasard ou pas lorsque l'on a choisi l'hôtel hier, nous sommes donc à Moore, précisément 10 ans après la terrible tornade EF5 du 20 mai 2013, qui avait rasé plusieurs quartiers entiers en passant sur deux écoles, un cinéma et sur le centre hospitalier. La tornade avait malheureusement tué 24 personnes dont 10 enfants.
Les sirènes d'alertes tornades ont sonné ce midi sous un ciel parfaitement bleu. Un hommage aux victimes, blessés et survivants souvent traumatisés par le monstre.
Les deux écoles situées dans le sillage de la tornade ont rendu des hommages aujourd'hui aux petites victimes. Une ambiance quelque peu pesante nous enveloppait durant notre périple sur le parcours de la tornade 10 ans après son passage.
Outre ce petit périple en mode émotion, après une petite recherche sur internet, on décide d'aller visiter le "musée des tornades" situé à Norman. L'accueil fut très chaleureux par deux étudiants en météo, nous laissant visiter et prendre des photos tout en discutant et répondant à nos questions.
Une journée détente et tourisme sous un doux soleil de printemps, journée plutôt reposante avant le retour des hostilités avec les premiers orages attendus dimanche soir dans le Panhandle, et sans doute un semaine prochaine de plus en plus active au fil des jours en terme d'orages et de tornades.
Dimanche 21 mai
La météo calme de ce dimanche nous offre encore un temps de répit. Départ en fin de matinée de Moore, direction Amarillo. La situation orageuse prévue lundi dans le Panhandle nous emmène en effet une nouvelle fois dans cette partie nord-ouest du Texas.
En chemin, nous nous arrêtons près d’El Reno croisant la route d’une tortue en plein milieu de chemin, pour nous recueillir un instant sur le monument-hommage aux trois chasseurs de tornades emportés dans leupassion par une tornade satellite il y a 10 ans, le très célèbre Tim Samaras, son fils Paul Samaras et Karl Young. Une tragédie à l’époque qui a touché tous les chasseurs d’orages et de tornades des USA et du monde entier, et au delà de ça, l’ensemble de la communauté météo. Un drame fort heureusement rarissime.
Nous avons alors déposé un petit objet comme l’ont déjà fait de nombreux fans et chasseurs.
Après cet instant rempli d’émotion, nous reprenions la route pour Amarillo, empruntant temporairement la mythique Route 66.
Amarillo nous accueille sous un petit orage classique, accompagné de quelques rafales de vent, de forte pluie et d’une petite grêle.
Notre soirée se déroule comme souvent dans ce secteur au Big Texan, restaurant très réputé au Texas et dans l’ensemble des Etats-Unis pour ses spécialités de viande de boeuf.
Retour à l’hôtel enfin pour nous coucher assez tôt en prévision du retour de la chasse dès lundi midi…
Lundi 22 mai
Au départ d’Amarillo, la target du jour nous emmène vers Childress via Tulia, Quitaque ou encore Turkey. Oui oui, il y a bien une petite ville du nom de « Dinde » dans le Texas !
Les petits cumulus de la mi-journée ont rapidement pris de l’ampleur au fil de l’après-midi. Une panne de GPS nous a quelque peu perturbé, empêchant la bonne utilisation du GR Level. On a donc du se rabattre sur un logiciel, RadarOmega, qui nous a ensuite bien aidé.
Finalement, arrivés à Childress et après avoir rapidement ingurgité un burger, des cellules orageuses déjà virulentes se sont développées à l’ouest de notre position, nous obligeant à rebrousser chemin vers l’ouest. Et nous n’avons rien loupé.
Arrivés vers Silverton où de nombreux chasseurs déjà présents capturaient des images de la supercellule sur le bord des routes, l’orage grondait quasiment en continu. Au coeur du phénomène, des grêlons et 5 à 8 cm de diamètre martelaient le paysage sous des rafales de vent s’accélérant.
Cet orage m'a permis d'immortaliser ma plus belle photo de foudre ! pour un photographe amateur, je ne suis pas mécontent de moi ! Même si ce fut un gros coup de chance !
L’orage prenant une direction davantage sud-est, nous sommes ensuite redescendus vers Floydada, croisant de nouveau Roger Hill sur un magnifique point de vue sur des petites canyons. Des rafales descendantes produisant d’importants soulèvements de poussière se sont accélérées. Et là, pas le choix : nous avons du traverser ces puissantes rafales chargées de poussières. L’ambiance était dantesque ! Avec des rafales de 120 km/h au maximum, de la poussière s’élevant dans les airs et quelques débris volants tels que des branches d’arbres et quelques tôles, nous restions bien à l’abri dans la voiture…
Bruno, toujours au volant en temps de chasse, nous a ensuite sorti de la zone pour repasser devant la cellule. Plusieurs arrêts nous ont ainsi permis de mitrailler la cellule, pas forcément la plus esthétique, mais l’ambiance restait au rendez-vous.
Direction Lubbock pour diner et dormir sous l’orage en perte de vitesse, donnant toutefois des pluies intenses, quelques inondations mineures et quelques derniers impacts sous des jolis mammatus.
Mardi 23 mai
Après le réveil et le petit déjeuner à Lubbock, nous prenons tout d’abord la route en direction du sud sous un ciel sans nuage et une chaleur bien lourde.
Après une pause à midi, les premiers cumulus apparaissent à l’ouest de notre position. On décide de s’en rapprocher tout en surveillant le GR Level, logiciel permettant de suivre en temps réel la situation météorologique et le développement des cellules orageuses.
C’est finalement plus au nord-ouest qu’une première cellule intéressante apparait. Changement de cap donc, on gagne assez rapidement la petite ville de Sudan, toujours dans le Texas.
La cellule n’est pas franchement jolie et très atypique. Bien que classée severe storm, elle est de très petite taille et ne donne qu’un mince rideau de précipitations, malgré tout chargé de grêle de 1 à 2 pouces, soit 2,5 à 5 cm. Quelques petites rotations ont été mesurées par les radars.
Positionnés en sortie du bourg, une sorte de petit buisson, des débris légers, apparaît à quelques centaines de mètres devant nous. On voit clairement une rotation et une sorte de petit tube s’élevant au-dessus. Dans le même temps, un autre chasseur signale la présence d’un tuba à la base du cumulonimbus.
Il ne s’agissait clairement pas d’une rafale descendante. Peut-être un gustnado mais peu probable, la possibilité d’une courte tornade de type landspout non-condensée nous parait plausible, sans certitude. Le phénomène sera finalement confirmé le lendemain matin par l’autre chasseur présent sur la cellule. On ne s’en rendait donc pas tout à fait compte sur le coup, mais il s’agissait de notre première tornade. Rien d’extraordinaire, mais c’est déjà un petit début.
Cette cellule hésitante ne donnant rien de plus, nous reprenons la route vers Lubbock, alors que de nombreuses cellules explosent tout autour de nous, donnant parfois des chutes de grosse grêle. Le GR Level signale même temporairement des grêlons de 4 pouces (10 cm!).
On parvient à traverser les orages sans trop se faire grêler. L’humeur de l’équipe est inégale, un peu dépitée pour certains. Fin de chasse, nous décidons de remonter vers Amarillo pour nous placer dans le secteur de la situation de mercredi.
Et là… surprise ! Nous croisons la route d’un amas orageux très actif électriquement comme côté précipitations et grêle. Un beau front de rafales arrive alors sur Plainview où nous nous arrêtons pour une pause et pour éviter le gros de l’orage, mais aussi pour protéger la voiture d'éventuels gros grêlons. Des rotations sont clairement visibles sous le front de rafales qui montre un abaissement très marqué. On a presque cru à la formation d’une tornade ! On laisse alors passer l’orage, très pluvieux et venteux, accompagné d’un peu de grêle.
Cette fois, la chasse est finie. Cet énième orage nous a offert un joli petit spectacle. On repart vers Amarillo sous un bel arc-en-ciel sous une magnifique luminosité. Une journée finalement correcte.
Mercredi 24 mai
Le placement prévu n’étant pas trop loin même si nous hésitons un peu, nous quittons Amarillo en fin de matinée en direction de San Jon, dans l'extrême centre-est du Nouveau-Mexique sous un ciel bleu parsemé de cumulus.
Après un peu moins de deux heures, nous voici donc sur le target. Nous nous arrêtons dans la station service de la petite ville où quelques chasseurs se rassemblent et dégustons un énième burger-frites. Arrivés tôt, l’attente s’annonce longue, près de 3 heures. L’arrivée de nombreux groupes de chasseurs dont des français, notamment l’équipe de Gwen Hagen, Maxence Verrier et Jérémy ou encore Yannick Devesvre, fait rapidement passer le temps tandis qu’une première cellule se développe près de notre position. Outre ces groupes de chasseurs, des touristes et habitants assistent à notre grand rassemblement et viennent nous parler et poser des questions sur la situation.
Vers 16h30, la cellule orageuse commence vraiment à prendre une bonne « gueule ». On roule donc sur quelques petits kilomètres pour prendre quelques photos et vidéos. L’orage continue de se développer en martelant de coups de foudre les environs, signe qu’il prend rapidement de la vigueur.
Le GR level signale de la grêle et des signes de rotation de plus en plus fréquents et marqués. Nous nous approchons donc encore de la supercellule au cas où une tornade déciderait de sortir.
La supercellule explose alors littéralement près de Tucumcari, devenant de plus en plus violente, très électrique et grêligène, accompagnées de fortes rafales de vent. Le « severe thunderstorm » indique des grêlons de plus de 3 pouces (7,5 cm) et des rafales de vent pouvant atteindre 90 mph (près de 150 km/h).
Au fur et à mesure de sa lente progression, nous devançons l’orage surpuissant de peu pour surveiller le nuage-mur susceptible de donner une tornade. Après avoir passer quelques collines, dans une obscurité digne de la nuit sous l’épaisseur du cumulonimbus, nous assistons alors à un bref touchdown, une première tornade qui se forme juste devant nous à distance raisonnable, touchant le sol à peine deux secondes. Court pour prendre une photo !
C'est juste après cette première courte tornade que la tornado warning a été déclenché.
Devant échapper aux rafales de vent très violentes et aux gros grêlons, nous continuons d’avancer en limite de l’orage. Sylvain nous alerte alors de la présence d’une seconde tornade à notre gauche, plus développée cette fois-ci et un peu plus durable. Des vents latéraux très violents emportant de nombreux tumbleweeds nous obligent à avancer rapidement pour échapper une fois de plus aux très violentes intempéries. Un petit doute à ce moment-là, mais ces rafales très violentes semblent indépendantes de la tornade, soufflant de gauche à droite avec la présence de la tornade à notre gauche. L’inverse aurait été beaucoup plus inquiétant.
Au bout de quelques petits kilomètres plus en avant, toujours précédés et suivis de nombreux autres chasseurs de tornades, nous faisons un nouveau stop.
Un important rideau de pluie et de grêle s’étend devant nous et surtout… un bruit sourd comme si un champ se faisait labourer par une machine géante nous parvient. Pas de doute : même si nous ne parvenons pas à la distinguer, une troisième tornade se fait entendre. Quel bruit impressionnant ! Jamais je n’avais entendu ça ! La tornade devait alors se situer à environ 1 mile (environ 1 km 600).
A priori notre troisième tornade en quelques minutes… où la deuxième qui avait énormément grossi. Sans doute une grosse EF2 voire une EF3. Une tornade multi-vortex ou une wedge.
Les couleurs étaient également incroyables, entre la noirceur de l’épais cumulonimbus, les teintes de bleu et de vert due aux chutes de grêle et une relative clarté en direction de l’extérieur de l’orage. Impressionnant ! Les superlatifs manquent pour exprimer ce que nous ressentons alors sous ce monstre météorologique !
Nous continuons de légèrement précéder la supercellule en faisant de courts arrêts, sans cesse rattrapés ou presque par l’orage et ses phénomènes très violents voire dangereux.
Toujours pas de tornado warning sur le GR level pour Farewell malgré nos trois tornades et d’autres reports signalés. Incompréhensible ! Nous circulons dans Farewell où, enfin, nous entendons les sirènes hurler pour inciter la population à s’abriter, le tout sous des rafales de vent toujours très fortes. Dépassant légèrement la ville, l’orage offre enfin des signes d’affaiblissement. Farewell a eu chaud, s'en sortant de juste avec quelques dégâts mineurs et des inondations.
Arrêtés un peu plus loin, Paul sort ses trépieds pour tenter des photos nocturnes. Difficile ! L’inflow (vent chaud aspiré vers l’orage) dépasse 100 km/h. Je tiens tant bien que mal la trépied, alors que la terre, des brindilles et des petites pierres tapent dans mes jambes. Nous tenons environ 10 minutes… très éprouvantes !
L'orage nous rattrape en faiblissant lentement. La voiture est balayée de fortes bourrasques de pluie et de grêle sous une activité électrique toujours très forte. La station service où nous voulons nous abriter est fermée, sans doute à cause de l’alerte tornade. Le danger s’éloigne toutefois. Cela sent la fin de chasse.
Cette chasse s’est déroulée sur une petite centaine de km. C’est peu pour une chasse ! Nous décidons d’aller dormir à Tucumcari. Le trajet se complique, de nombreuses routes étant au moins partiellement inondées. On croise des véhicules coincés sur le bas-côté, donc un camion qui nous signale que « all is ok ».
Nous arrivons à destination… dans le noir complet. Pas d’électricité à Tucumcari, y compris évidemment dans notre hôtel ! La tornade est passée sur les câbles à haute tension, coupant donc le courant sur la commune. Une arrivée pour le moins originale dans l’hôtel éclairé par les moyens du bord, bougies et autres lampes à piles ou solaires.
Une chasse dantesque. La meilleure pour Bruno en six années de chasse aux Etats-Unis, et pour moi évidemment. Pour Paul et Sylvain, c’est énorme pour une première ! Tous heureux malgré la fatigue et la panne d’électricité !
Jeudi 25 mai
La fatigue ayant gagné l'ensemble de l'équipe après la grosse chasse de mercredi et le contexte météo étant peu favorable aux tornades, c'est journée off pour ce jeudi.
Retour à Amarillo pour une pause de 24 heures dans un hôtel dans l'ouest de la ville. De nombreux chasseurs ont eu la même idée. Sieste, piscine et shopping au programme. Et un bon petit steackhouse pour fêter les trois tornades de mercredi et la petite non-condensée de mardi.
Une relative accalmie a donc concerné la journée. Quelques supercellules ont toutefois vu le jour une fois encore du côté de Tucumcari en donnant des pluies diluviennes et de la grêle, assez tard toutefois. Nous n'avons donc rien loupé.
Nous attendions dans la nuit le passage d'un front potentiellement très actif sur Amarillo. Le SPC évoquait des phénomènes pouvant être très forts. Cela fera un flop. Une bonne nuit de repos au final qui nous a fait du bien.
Vendredi 26 mai
Nous quittons Amarillo en milieu de matinée pour nous diriger une fois de plus vers le Nouveau-Mexique vers Elinda puis finalement jusqu’à Roswell où de très nombreux chasseurs convergent.
La situation est assez prometteuse. Le SPC est confiant en annonçant plusieurs tornades potentielles sur le secteur.
Nous discutons avec plusieurs chasseurs. The Weather Channel est également sur place pour suivre la situation. Les heures passent, les petits cumulus gonflent difficilement. Déjà 16 heures, le ciel reste désespérément bleu à peu nuageux.
Les chasseurs quittent Roswell les uns après les autres. Nous faisons de même car des cellules se développent finalement beaucoup plus au nord que prévu entre Clovis et Encino. On doit donc revenir sur nos pas et refaire 200 km vers les cellules les plus à l’est, près de Clovis où s’est produite la grosse situation de jeudi soir.
Plus à l’ouest, la cellule d’Encino donne une brève tornade corde pas totalement condensée sur laquelle Reed Timmer est présent. Trop loin d’elle, nous nous concentrons sur celles proches de Clovis et Bovina. Ces deux cellules très proches, en particulier celle de gauche ou à l’est, semble intéressante.
On finit par les rattraper en se plaçant pile entre les deux et en léger retrait au sud pour éviter les précipitations. Nous sommes idéalement placés pour les surveiller et voir une éventuelle tornade ! A part un autre véhicule de chasseurs, nous sommes les seuls sur place. Un petit sconse nous rend visite, sorti d’un champ. A une certaine distance tout de même.
Les deux orages sont très proches l’un de l’autre. Celui situé le plus à l’est offre un nuage-mur descendant parfois très bas. Des rotations sont clairement visibles à l’oeil nu et un tuba se développe de façon assez conséquente. Il remontera toutefois assez vite.
La cellule bouge peu. L’inflow souffle modérément, mais est rafraîchi par l’orage qui le précède, donnant beaucoup de pluie et de grêle.
Tous les paramètres ne seront finalement jamais tout à fait au vert, et la tornade ne parviendra pas à se former. Petite déception évidemment !
Alors que le temps reste sec sur notre point d’observation, un flash flood (crue-éclair) se déclenche et l’eau coule en un torrent depuis le nord en raison d’une faible pente. L’eau grimpe assez vite autour de nous. Les deux orages présentant des signes d’affaiblissement et la nuit tombant, nous décidons de partir pour rejoindre Tucumcari pour la nuit.
Ce sera un peu compliqué : la crue-éclair coupe la route en plusieurs endroits, Bruno doit donc conduire avec prudence. Au bout de quelques kilomètres, nous traversons des bancs de brume et brouillard poussés par un petit vent froid. Nous circulons en fait sur une zone fortement grêlée. Le route est blanchie par une couche de grêle compacte et glissante de 3-4 cm d'épaisseur alors que l'orage est passé deux heures avant. Le contraste froid au sol et air plus doux provoque ce brouillard par un phénomène de condensation. Le froid nous saisit avec 12 degrés au thermomètre, sensation de froid renforcée par l’humidité et le vent. Avant les orages, il fait 29 degrés…
Nous continuons la route, quittons la zone grêlée et le thermomètre remonte à 18 degrés. On tombe alors sur des dégâts probablement dûs à la tornade de jeudi avec une partie des barrières, délimitant des champs, couchées.
Enfin nous regagnons Tucumcari qui a retrouvé son électricité. Un orage très électrique éclate à 10-15 km de la ville. On se pause un instant au pied d’une montagne pour profiter du spectacle et laisser Paul prendre des photos et timelapses. Empruntant une dirt road, nous étions à deux doigts de nous embourber, mais Bruno a fait le boulot pour nous sortir de là. Dodo dans un hôtel proche ensuite. Nous sommes déjà proches du target de samedi.
Samedi 27 mai
Après le réveil et le petit déjeuner à Tucumcari, on redescend vers le sud où la situation météo s’annonce plus intéressante, tout d’abord du côté de Clovis où nous prévoyons un petit resto mexicain…
Projet avorté ! Dès 13 heures, les premières cellules orageuses se développent entre Santa Rosa et Roswell. On repart donc rapidement en direction de la cellule orageuse la plus au sud située un peu au nord deRoswell, prenant une direction nord-est.
On fait une première pause à Melrose, un peu plus à l’ouest. Les cellules ne font que s’amorcer, rien de presse vraiment. On assiste alors à une véritable réunion de la NOAA, du SPC avec plusieurs véhicules radars Doppler, un véhicule de ballons-sondes, des voitures dotées de stations météo perfectionnées et évidemment de nombreux chasseurs. L’équipe de Gwen notamment est aussi sur place.
Bruno en profite pour faire décoller son drone et prendre quelques images de ce rassemblement.
Après quelques discussions à droite à gauche, il est temps de démarrer la chasse pour de bon. Les chasseurs hésitent entre une cellule près de Santa Rosa, et celle de Roswell qui remonte peu à peu vers nous. On choisit cette dernière, moins loin et semblant prometteuse. Des routes partiellement inondées nous compliquent légèrement la tâche.
On la rejoint assez rapidement. La cellule est assez belle, en cours de développement avec un nuage-mur présentant quelques abaissements significatifs. Mais pas de tornade. Pluie et grêle sont évidemment de la partie au sein de l’orage, zone que l’on évite.
On continue de précéder la cellule orageuse en faisant des arrêts fréquents pour surveiller une éventuelle évolution vers la formation d’une tornade. Nous poursuivons vers Dora, Causey, Tatum… nous emmenant toujours plus au sud-est. Près de Tatum, postés un peu au milieu de nulle part dans cette zone du Nouveau-Mexique, la supercellule offre juste devant nous des abaissements très significatifs et quelques petits tubas. L’un d’eux descendra particulièrement bas. Un instant plus tard, il sera finalement qualifié de tornade, un autre chasseur ou le radar Doppler ayant décelé un bref touch-down. On découvrira donc plus tard qu’il s’agissait d’une très brève tornade !
Après quelques hésitations en raison du manque de routes, entrant même temporairement dans l’orage où forte pluie, vent fort et un peu de grêle nous chahutent dans le véhicule. On repart finalement au sud pour ressortir de la cellule puis à l’est pour continuer de suivre la situation.
On croise x fois les radars Doppler déployés en avant de l’orage. Nous continuons jusqu’à Plains où l’on se pose avec d’autres chasseurs. Le nuage-mur présente à nouveau des abaissements importants et une forte rotation. Il commence aussi à pleuvoir, ce qui semble pousser les autres chasseurs à rapidement quitter les lieux.
Erreur ! A peine sont-ils partis que la rotation s’accélère tout comme l’inflow (vent aspiré de l’extérieur vers l’intérieur de l’orage). Et là, je suis le premier à crier « il y a un buisson, il y a un buisson »! Le buisson, ce sont les débris soulevés au sol par la tornade. Elle ne sera pas condensée malheureusement, mais elle est bien là. Une tornade de faible intensité sévit durant une vingtaine de secondes à 400 mètres seulement.
Le rideau de pluie et de grêle s’approchant, on repart plus à l’est, rejoignant les chasseurs… dépités de la tornade qu’ils ont loupé de peu quand ils voient nos images !
Un peu plus loin encore, nous nous posons près d’un radar Doppler mobile de NOAA. Bruno va leur annoncer la capture de la tornade en leur montrant la vidéo postée sur son groupe Le suivi de Météo-Ouest. Elle sera reportée quelques heures plus tard sur le SPC, peut-être grâce à nous !
Pendant ce temps, la supercellule s’éteint tout doucement. Les rotations diminuent tout comme la taille de la grêle, l’activité électrique baisse. Fin de chasse ! Une très longue de chasse de plus de 7 heures sur une distance de 365 km !
Direction Amarillo via Lubbock où nous faisons de l’essence sous un violent orage, très pluvieux et très électrique lâchant des gros impacts positifs explosifs. Sympathique ! On arrive assez tard à Amarillo pour nous reposer avec cette très longue chasse avec une voire deux courtes tornades. Au final, nous aurons fait plus de 800 km dans la journée...
Dimanche 28 mai
En fin de matinée, on quitte Amarillo en direction de l’extrême nord du Texas en limite de l’Oklahoma où la situation météo s’annonce propice aux orages supercellulaires voire aux tornades. Target du jour : Perryton.
Après un petit resto mexicain régalant nos papilles, une superbe enclume se dessine en direction du nord vers Beaver où un orage déjà violent se met en place. On se dirige donc rapidement vers ce nouveau target.
S’approchant de l’orage de type supercellulaire, il est assez esthétique, bien pluvieux et grêligène. Très statique, on se permet de s’approcher de près alors qu’il tente de former un nuage-mur, se cherchant longtemps, avec quelques abaissements et aspirations, sans tuba ni tornade toutefois.
L’orage se permet une formation quelque peu ironique… Doit-on y voir un signe ?
En fin d’après-midi, un tornado warning est déclenché sur une supercellule située beaucoup plus au sud, à environ 80 km de notre position. Grosse hésitation. On commence à prendre la route dans sa direction avant finalement de rebrousser chemin vers notre cellule.
Nous rencontrons un tornado tour sur le parking d’une station-service et discutions un instant avec l’organisateur, plutôt confiant dans notre cellule et ne croyant pas à celle du sud. Une de ses clientes est française, ce qui permet un dialogue un peu plus facile, nous faisant office de traductrice.
Bref, on reste donc sur notre cellule qui hésite beaucoup, tantôt se renforçant, tantôt faiblissant… Elle ne donnera jamais de tornade. Celle plus au sud du côté de Stanford finira par donner de nombreux tubas et une tornade durant 8 minutes… Moment de solitude et coup de mou de notre équipe, d’autant qu’en partant au moment de notre hésitation, nous serions arrivés largement dans les temps pour l’intercepter.
Quant à notre orage, alors qu’il présente des signes évidents de fin de vie, il se met à nous lâcher d’énormes grêlons, de 4 à 8 cm de diamètre voire 10 cm pour les plus gros spécimens ! Inutile de préciser que nous évitons de « caillasser » la voiture. Une fois la situation revenue au calme, nous partons à la chasse aux oeufs, tentant de ramasser les plus gros grêlons. Certains sont très impressionnants.
Fin de chasse, toujours assez dépités et direction Garden City, dans le Kansas, nous rapprochant peu à peu de l’aéroport en vue de notre retour pour la France. Mais il faut reconnaître que notre séjour a été excellent, avec d'énormes chasses, tout de même six tornades même s'il nous manque la belle tornade esthétique.
Lundi 29 mai
On reste à Garden City pour la journée, la météo étant calme. Aucune tornade ne sera observée sur l’ensemble des Etats-Unis. Au programme : repos, resto mexicain le midi puis plus typiquement américain le soir, ainsi qu’un peu de shopping.
Bref, rien de plus à ajouter.
Pour la journée de mardi, on se dirigera doucement vers l’aéroport de Kansas City en prévision de notre vol de retour mercredi. Il se pourrait que l’on retrouve des conditions météo assez favorables à quelques orages vers Salina, toujours dans le Kansas. Le risque de tornade restera proche de zéro. On pourrait toutefois profiter d’une belle ambiance et pourquoi pas d’une supercellule esthétique.
Du mardi 30 mai au vendredi 2 juin
Cette journée de mardi se consacre à la traversée du Kansas d’ouest en est pour rejoindre
tranquillementl’aéroport. Tout en espérant faire une petit chasse. Quelques arrêts nous permettent d’approcher un puits de pétrole, typique de cette partie des Etats-Unis, près d’un vaste pré où quelques vaches paissent.
Jetant un oeil sur GR level, on s’aperçoit que, comme prévu, des cellules orageuses se développent en direction de l’est, entre notre position et Kansas City. Parfait !
On reprend donc la route et nous mettons en mode « chasse » pour la dernière fois. Elle nous emmène vers des cellules et une en particulier se situant entre Marion, Florence et Cotonwood Falls. Plusieurs orages sévissent, donc un plus précisément qui nous plait bien et que nous approchons.
La supercellule n’est pas énorme, mais elle nous offre un beau ciel menaçant, une activité électrique assez marquée et des abaissements remarquables sous son nuage-mur, presque à s’y méprendre avec une tornade ! Mais pas de danger, pas de rotation, il ne s’agit que d’une fort afflux d’humidité entre le sol et l’orage.
La supercellule donnera beaucoup de pluie, de la grêle, mais pas de tornade. L’heure tourne, nous nous remettons en route vers Kansas City.
Comme un dernier pied de nez, nous devons traverser une forte ligne orageuse pour regagner la ville, donnant des pluies diluviennes, de la grêle et des fortes rafales de vent. La progression est logiquement ralentie sous ces fortes intempéries. Les champs alentours commencent d’ailleurs à être inondés.
On atteint finalement Kansas City, toujours sous l’orage. Un énième steak-house pour clôturer la voyage, un dodo à l’hôtel avant de reprendre l’avion pour une escale à Boston où Bruno crée une véritable oeuvre d'art au magasin Légo, avant de voler vers Paris. Le lendemain, Sylvain et moi poussons jusqu’à l’île de la Réunion. 20 heures de vol en tout plus les escales, dont une longue à Paris.
Fatigués mais heureux. Toute l’équipe en a pris plein les yeux. Cette Tornado Alley 2023 aura été top, nous offrant six tornades à admirer plus ou moins longtemps selon les cas, des petites non-condensées jusqu’à la grosse tornade en soirée du 24 dans le Comté de Clovis, dans le nord-est du Nouveau-Mexique. Nous aurons parcourus un peu plus de 7.000 km en quinze jours, c’est beaucoup moins que les chasses précédentes ! Et nous n’aurons visité que quatre états : Kansas, Oklahoma, Texas et Nouveau-Mexique.
A noter que sur notre période de chasse, du 18 au 31 mai, 45 reports de tornades seulement ont été enregistrés sur l'ensemble des Etats-Unis par le SPC pour une "normale" de 146 reports habituellement. Il faut remonter assez loin en arrière en 2009 pour trouver moins avec 34 reports "seulement". Autant dire donc que malgré ce chiffre très bas et cette saison étonamment calme, on s'en est très bien sortis, nous situant très fréquemment sur les meilleures situations et sur des points de vue parfaits pour profiter de "nos" 6 tornades.
Un grand merci à mon cher ami Bruno, hors-pair dans l’organisation du voyage pour notre quatrième périple ensemble après ceux de 2014, 2015 et 2019. Vivement la prochaine, prévue normalement en 2025 !
BILAN
-> Seulement 7.000 km sur les deux semaines (contre 10 à 15.000 km lors des précédents voyages)
-> 6 tornades interceptées, la grosse majorité non-condensées et de courtes durées
-> Période très peu tornadique aux USA
-> Un bon ratio pour notre équipe !
Pour terminer, voici mon film amateur de 37 minutes ->
Et celui de PJ ->