Le brouillard est un phénomène silencieux et dangereux qui peut mettre en péril la vie de l'homme moderne. En effet, lorsque la visibilité s'abaisse de manière importante, toute circulation (routière, aérienne, maritime...) peut devenir dangereuse si des précautions ne sont pas prises.
Le brouillard est constitué de fines gouttelettes d'eau en suspension dans l'air, identiques à celles qui constituent les nuages. Il s'agit en fait d'un nuage, un stratus, en contact avec le sol. Le brouillard se présente sous la forme d'un voile opaque, parfois très dense, mais il peut aussi se présenter sous la forme de bancs, circulant à travers les campagnes. En météorologie, on parle de brouillard lorsque la visibilité est inférieure ou égale à 1.000 mètres. Au delà, on parle de brume jusqu'à une visibilité de 5 kilomètres.
Pour se former, le brouillard nécessite un taux d'humidité élevé, permettant la condensation de la vapeur d'eau par un refroidissement ou encore par un apport en humidité. Le vent ne doit être ni trop fort, pour éviter la dispersion des gouttelettes d'eau, ni trop faible pour empêcher leur suspension dans l'air. Il existe plusieurs types de brouillard :
Le brouillard d'advection, lorqu'une masse d'air chaud et humide se refroidit par contact avec une surface froide (par exemple en bord de mer lorsqu'un vent faible apporte de l'humidité vers les terres plus froides). Ce type de brouillard est souvent tenace même si la visibilité n'est pas particulièrement réduite.
Le brouillard d'évaporation lorsque de l'air froid s'humidifie au contact de surface chaude et humide (par exemple au-dessus des fleuves ou des lacs lorsque la température de l'eau est plus élevée que celle de l'air). Ce type de brouillard n'est pas très dense et il se présente souvent sous la forme de bancs.
Le brouillard de rayonnement, lorsque la baisse de la température en cours de nuit refroidit la masse d'air, d'où condensation. Il nécessite un ciel peu nuageux et un vent faible, et des surfaces dégagées ( champs, clairières dans une forêt, extérieurs des villes). Il se présente sous forme de bancs mais peut aussi se généraliser à de grandes étendues.
Le brouillard de mélange se produit par le refroidissement d'une masse d'air chaud par mélange avec une masse d'air plus froid. Ce processus est assez limité car plusieurs conditions sont indispensables: un brassage important des deux masses d'air, un fort écart de température entre les masses d'air et une forte humidité. Ce type de brouillard est plutôt rare et peu dense.
Le brouillard de détente: une masse d'air humide se soulève et se refroidit, par exemple d'une vallée vers une colline, d'où la condensation de la vapeur d'eau.
Le brouillard se forme souvent lors de conditions anticycloniques. Lorsque ces conditions se poursuivent trop longtemps, le brouillard peut se charger de pollution dans les grandes villes (le fameux brouillard de Londres!) et présente des dangers importants pour l'être humain. En 1952 à Londres justement, le "smog" a provoqué la mort de 4.000 personnes. En Belgique, en 1930 du côté de Liège, 63 personnes sont mortes par asphyxie. Paris en fait également les frais parfois même si la forte urbanisation abaisse considérablement la probabilité de brouillard dans la capitale. Au début du siècle, on comptait en moyenne 60 jours de brouilllard par an à Paris. De nos jours, ce chiffre n'est plus que de 10 ou 15 jours.
L'homme emploie parfois des méthodes pour enrayer le phénomène tant redouté: - La première consiste à faire précipiter les gouttelettes par ensemencement de la masse d'air. - La seconde consiste à faire évaporer les gouttelettes par un réchauffement de l'air. Ce système est utilisé sur les aéroports les plus importants en allumant des réacteurs qui dissipent le brouillard sur une certaine surface.
Le diamètre des gouttelettes du brouillard atteint 1 à 10 microns de diamètre. Les gouttelettes de brume sont encore plus fines: 1 micron (0.001 mm), c'est-à-dire 200 fois plus fin qu'un cheveu.
Au large de Terre-Neuve, les brouillards s'installent parfois pour plusieurs semaines d'affilée. Dans cette région du monde, le brouillard se manifeste en moyenne 120 jours par an, soit un jour sur trois.
En janvier 1989, lors de conditions anticycloniques persistantes, le brouillard s'est manifesté 22 jours sur 31 à Orléans.