Le mois d’août sauve les meubles de cet été 2024 mal engagé climatiquement parlant en France. Chaleur et soleil sont revenus pour rehausser leurs chiffres. Un été finalement parfaitement coupé en deux, perturbé jusqu’à mi-juillet, beaucoup plus sec et ensoleillé ensuite…
La chaleur a régulièrement dominé les débats au cours de ce mois d’août 2024, plus particulièrement vers l’Est et le Sud du pays. Le quart Sud-Est a ainsi connu son deuxième mois d’août le plus chaud derrière 2003. A l’inverse, les régions du nord-ouest ont connu un août classique ou à peine réchauffé par rapport à l’habitude, voire très localement faiblement déficitaire.
La température moyenne nationale mensuelle s’élève à 22,0 degrés, soit tout de même 1,5 degrés au-dessus de la normale 1991-2020. Il s’agit ainsi du 4ème mois d’août le plus chaud depuis 1946, derrière 2003 (23,9 degrés), 2022 (23,1 degrés) et 1997 (22,1 degrés).
Le minimum absolu revient à Dornes, dans la Nièvre, avec 4,3 degrés relevés le 26.
Quant au maximum absolu national, il fut mesuré le 11 au Cap Ferret lors d’un très bref épisode caniculaire de 24 heures.
Une très relative fraîcheur s’est manifestée au mois de juin jusqu’à mi-juillet avec des températures dans les normes où légèrement inférieures, puis la bascule s’est faite vers la chaleur du 15 juillet jusqu’à l’ensemble du mois d’août. Des brefs épisodes de canicule se sont produits entre la fin juillet et mi-août, essentiellement sur la moitié sud du pays.
Au final, la moyenne saisonnière de l’été 2024 s’élève à 20,57 degrés pour une normale de 19,8 degrés, soit un petit excédent de 0,8 degré, essentiellement dû à la chaleur d’août. Depuis 1946, huit étés ont été plus chauds que cette année, la palme revenant toujours à l’été 2003 et ses 22,24 degrés de moyenne.
Le retour de l’anticyclone des Açores s’est accompagné d’une baisse sensible des passages pluvieux, les dépressions et perturbations étant enfin rejetées plus au nord, comme c’est habituellement fréquemment le cas en saison estivale en France et en Europe. Les quelques épisodes orageux, localement violents, n’auront pas suffi à combler la rareté des perturbations.
La France a reçu 43 mm de précipitations en moyenne nationale mensuelle au cours de ce mois d’août, ce qui donne un déficit pluviométrique de 17% environ.
Les cumuls de pluie ont été souvent excédentaires de l’Ile-de-France au Grand Est, sur la Bretagne, le sud de l’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, l’intérieur de la Corse, ainsi que plus localement sur les Pays de la Loire, l’ouest du Centre-Val de Loire et les Cévennes, atteignant par endroits une fois et demie à deux fois la normale. En revanche, la pluviométrie a été généralement déficitaire de 20 à 70 % sur le reste du territoire. Le déficit a dépassé 70 % du sud du Centre-Val de Loire et du nord de l’Auvergne au nord de Midi-Pyrénées et au nord-ouest de l’Aquitaine, de la moyenne vallée du Rhône à l’ouest du Var, sur l’est du Roussillon et dans l’Hérault ainsi que sur la côte ouest de l’île de Beauté.
C’est au Luc-en-Provence, dans le Var, qu’il a le moins plus dans le mois avec un total de 1,4 mm seulement. La sécheresse estivale a donc fini par s’installer près de la Méditerranée, un peu plus tard qu’habituellement toutefois.
Flaine, en Haute-Savoie détient le chiffre pluviométrique le plus élevé de France avec 230,4 mm.
L’excédent de juin, la normalité de juillet et le déficit d’août font de cet été 2024 un mois parfaitement dans les clous côté précipitations, et ce au millimètre près !
Il est en effet tombé 157 mm en moyenne nationale, chiffre égal à la normale 1991-2020.
Après des mois de juin et juillet plus sombres qu’habituellement, le mois d’août a retrouvé de la lumière. La présence fréquente de l’anticyclone des Açores a permis au soleil de briller sur des séries de journées assez longues tout au long du mois.
L’ensoleillement moyen national mensuel atteint 271 heures pour une normale de 241 heures. L’excédent atteint donc 12%.
C’est sans grande surprise à Brest que le soleil s’est montré le plus avare avec 163 heures de présence seulement, et dans le Var à l’Ile du Levant que le maximum fut obtenu avec 364 heures. Un excédent notable est surtout noté du nord-est au Massif Central, alors que les chiffres sont légèrement déficitaires sur le piémont Pyrénéen jusqu’à la côte Basque, l’intérieur des Pays de la Loire, mais aussi en Corse.
Les variations d’ensoleillement se sont bien calquées sur celles des précipitations. Peu de soleil jusqu’à mi-juillet, puis l’astre du jour s’est montré beaucoup plus généreux. Le déficit notable de juin, plus léger en juillet a été effacé par la luminosité bien présente d’août.
La France a profité ainsi de 738 heures de soleil en moyenne nationale pour une normale de 730 heures. Un très léger excédent se démarque (+1%).
En conclusion, un été normalement ensoleillé et pluvieux et un chouia plus chaud qu’habituellement. Le fait marquant est la différence entre sa première moitié sombre et humide, puis un changement vers le soleil, la chaleur et moins de pluie dès le 15 juillet.