En dehors de quelques matinées fraîches entre le 4 et le 12, la douceur et la chaleur ont largement dominé durant ce mois d'octobre, plus encore en seconde quinzaine. Le pic de chaleur a été atteint le 18 avec un maximum national à 33,8 degrés à Orthez et Navarrenx, communes des Pyrénées-Atlantiques. De nombreux records de chaleur sont alors tombés ce jour-là dans le sud-ouest de la France. Les jours de chaleur (25 degrés et plus) et forte chaleur (30 degrés et plus) ont bien suûr été largement plus nombreux que la normale, notamment dans le sud et sur les régions de l'ouest.
Ce ne fut pas le cas en revanche sur un très large quart nord-est : 0 jour de chaleur à Paris contre 7 en octobre 2018 et un record toujours établi à 9 jours de chaleur durant l'exceptionnel mois d'octobre 1921.
Quant au minimum national, il a été de -1,8 degrés relevés à Mourmelon-le-Grand (Marne) et Rueil-la-Gadelière (Eure-et-Loir) le 9.
Au final, octobre 2022 établit un nouveau record de chaleur en température moyenne avec 16,9 degrés, soit 0,9 degré au-dessus de l'ancien record datant des mois d'octobre 2001 et 2006 (16,0 degrés) et 3,3 degrés au-dessus de la normale 1991-2020. Il s'agit ainsi du mois d'octobre le plus chaud depuis au moins 1946 (date de l'installation d'un réseau météorologique dense en France), et même depuis 1676 lorsque l'on considère les relevés des stations météo les plus anciennes (Paris), même si octobre 1921 dépasse encore 2022 en température maximale moyenne. Les nuits étaient en revanche sensiblement plus fraîches qu'en octobre 2022.
Nouveau déficit pluviométrique après les pluies de septembre
La reprise des pluies et orages n'a pas été confirmée en octobre qui a, au contraire, connu un nouveau déficit pluviométrique, et ce malgré quelques vagues orageuses exceptionnelles pour cette période de l'année.
Il est tombé seulement 53 mm de pluie en moyenne nationale mensuelle sur la France dans le mois, loin de la normale 1991-2020 qui s'élève à 82 mm. Le déficit atteint donc 35%. La sécheresse de surface qui avait reculé assez nettement durant la seconde quinzaine de septembre a repris au moins partiellement sur bon nombre de régions en octobre, accentuée par les fortes températures.
C'est à Montélimar qu'il a le plus plu avec 178 mm. En considérant le réseau météo secondaire, Antraigues, en Ardèche, s'échappe avec 336 mm de précipitations dans le mois dont 136 mm dans la seule journée du 31.
Montpellier détient le minimum national avec 2 mm seulement. Sur les plus petites stations, Lagrasse, dans l'Aude, n'a reçu que 0,4 mm de pluie...
On notera par ailleurs une activité orageuse très intense pour la saison avec des orages de type estival, parfois accompagnés de grêle et de fortes rafales de vent.
Le dimanche 23 octobre a été marqué par plusieurs tornades entre la Normandie et la frontière belge, dont une ayant parcouru plus de 200 km en atteignant une force maximale EF3. Les dégâts ont parfois été très importants, notamment sur les communes de Bihucourt, Ervillers et Hendecourt-lès-Cagnicourt.
Ensoleillement de saison
Malgré des hautes pressions souvent présentes, l'ensoleillement dépasse légèrement sa normale pour ce mois d'octobre 2022. Le ciel aura finalement été rarement totalement bleu, perturbé par des cirrus et nuages d'étage moyen assez fréquents. Quelques brouillards et stratus ont aussi abaissé la durée de lumière ici ou là.
Les 145 heures d'ensoleillement moyen national mensuel dépassé la normale 1991-2020 de 10 heures (135 heures, soit un petit excédent de 7%.
Les extrêmes sont 89 heures à Quimper pour la durée mensuelle la plus basse, et 260 heures à Ajaccio pour la plus élevée.
Un mois d'octobre 2022 donc exceptionnellement chaud, s'inscrivant dans le contexte de réchauffement climatique marqué en France et en Europe, en particulier cette année. La reprise de la sécheresse après une pause relative en septembre fait aussi l'actualité, tout comme la série de tornades le 23 dans les régions du nord du pays.