Les trois mois d'été ont été plus chauds que la normale cette année, même si la chaleur s'est plus ou moins tassée en août. L'été 2015 se place ainsi en 2e position des étés les plus chauds en France depuis l'après-guerre, voire depuis plus longtemps encore.
+1,3 degrés en juin, +1,9 en juillet et +0,9 en août. L'été 2015 aura été chaud de bout en bout, avec un premier pic de chaleur précoce dès le 5 juin avec parfois plus de 35 degrés, et un dernier week-end d'août particulièrement chaud également, faisant tomber des records pour une fin d'été avec des pointes à 37 degrés. La canicule s'est même emparée de la France aux derniers jours de juin et début juillet, puis à nouveau par épisodes dans le courant du mois de juillet jusqu'au 19, et encore début août, notamment sur le Lyonnais.
Au final, la moyenne estivale calculée sur l'ensemble des stations météo françaises atteint 20,7 degrés, soit 1,4 degrés d'excédent, plaçant cet été 2015 en deuxième position des étés les plus chauds en France depuis 1946, assez loin derrière l'été 2003 toutefois. En 2003, la moyenne de l'été était en effet de 22,2 degrés, soit 2,9 degrés d'excédent ! L'été 1947 arrive en troisième position, suivi par 2006, 1983 et 1994.
En considérant des relevés thermométriques beaucoup plus anciens, notamment ceux de Paris-Montsouris et de l'observatoire de Paris, remontant à 1676 pour les plus vieux, l'été 2015 reste le 2e plus chaud.
Rappelons que des records de chaleur absolus mensuels et annuels sont tombés en juillet sur de nombreuses stations, avec un maximum national de 41,4 degrés à Brive la Gaillarde le 16 juillet dernier. Les 40 degrés n'ont pas été atteints en août puisque le pic de chaleur du mois a été mesuré le 7 à Lyon avec 39,2 degrés.
Retour des orages
Après un mois de juillet plutôt calme côté orages malgré les fortes chaleurs, le mois d'août, plus humide, a aussi été beaucoup plus électrique. Avec en conséquence des précipitations plus fréquentes et plus abondantes malgré des disparités régionales liées à l'aspect localisé souvent observé lors des vagues orageuses. Il n'a pour ainsi dire pas plu à Figari en Corse (0,2 mm dans le mois, minimum national), alors que Solenzara a reçu 52,7 mm. C'est à Niort que la quantité d'eau la plus importante est notée avec 175,4 mm d'eau dans le mois, dont 64,8 mm dans la seule journée du 31 (record mensuel) sous un violent orage.
Malgré un mois d'août orageux et arrosé (76 mm au lieu de 51 normalement, soit 49% d'excédent), le bilan de l'été reste relativement sec : 148 mm pour une moyenne 1981-2010 de 153 mm. La sécheresse de surface a bien reculé en août grâce aux orages et aux pluies plus régulières qu'en juin et juillet. Quand aux nappes d'eau souterraines, elles se portent encore relativement bien en fin d'été, avec des niveaux proches des valeurs habituelles ou des déficits finalement assez réduits. Il faudra tout de même espérer un automne et un hiver bien arrosés pour les remplir convenablement d'ici 2016.
Pour mémoire, l'été le plus sec en France reste 1989 et ses 84 mm de pluie en moyenne sur le pays. A l'opposé, la France recevait 268 mm de précipitations durant l'été 1963 !
Sous le soleil exactement
Sans surprise, l'été 2015 indique un excédent d'ensoleillement sur notre pays malgré des chiffres à la baisse de mois en mois : un mois de juin proche des records, un mois de juillet encore bien ensoleillé et un mois d'août davantage dans la norme et même légèrement déficitaire. En effet, l'anticyclone un peu plus en retrait en août, notamment en deuxième quinzaine, a permis à l'humidité océanique d'entrer davantage sur le pays : 228 heures de soleil en moyenne nationale au lieu de 242 en août, soit 6% de déficit.
Sur les trois mois d'été, l'astre du jour s'est montré pendant 788 heures sur la France pour une moyenne de 735 heures, excédent de 7% sur les trois mois. Ce chiffre de 788 heures est à comparer avec le record de l'été 1949 et ses 911 heures, loin devant 2015. A l'inverse, l'été 2007 ne comptait que 603 heures de soleil.
Un été très chaud, parfois caniculaire, marqué par une sécheresse remarquable en juin et juillet, avant le retour des orages en août. Un été chaud en lui-même n'a rien à voir avec le réchauffement climatique observé ces dernières décennies. En revanche, la récurrence du phénomène d'étés chauds peut être mis en relation avec ce réchauffement. On constate sur le graphique ci-dessus que le dernier été véritablement froid remonte à 1981 (moins de 18 degrés de moyenne). Ces dernières années, malgré des étés parfois très peu ensoleillés et pluvieux (2011, 2007...), les températures restaient largement au-dessus des étés "pourris" des décennies 50 à 70. Sans doute un énième signe de ce fameux réchauffement...