L’été 2023 a été chaud, principalement grâce au mois de juin exceptionnellement chaud. Ce fut moins le cas en juillet-août, notamment sur une large moitié nord où les conditions météo ont été changeantes et mitigées. La première moitié de l’automne météorologique n’a été que le prolongement de cet été chaud, prenant des allures à nouveau exceptionnelles en septembre jusqu’à début octobre.
La chaleur exceptionnelle de septembre (+3,5 degrés par rapport à la normale, record battu d’1,2 degrés), octobre deuxième le plus chaud (+2,6 degrés d’excédent) et novembre également excédentaire dans une moindre mesure (+1,1 degrés) ont fait de ce trimestre l’automne le plus chaud depuis au moins 1946.
La température moyenne mensuelle nationale atteint 15,66 degrés, battant les 15,37 degrés de l’automne 2006, et une valeur évidemment bien supérieure à la normale de 13,3 degrés.
Température moyenne nationale automnale en France
Pour détailler novembre : 10,1 degrés de moyenne nationale mensuelle pour une normale de 9,0 degrés. Ce chiffre a été dépassé onze fois depuis 1946. La douceur a largement dominé les débats jusqu’au 24 avant une dernière semaine fraîche à froide.
Le record de froid du mois à basse altitude est détenu par Blars, commune du Lot, avec -7,9 degrés atteints le 26.
Le record de chaleur du mois a été atteint en Corse à Oletta avec 28,9 degrés mesurés le 14.
Dans le prolongement de la deuxième quinzaine d’octobre très pluvieuse, novembre a connu un véritable défilé de perturbations actives donnant toujours autant de précipitations. La période du 18 octobre au 18 novembre bat même un record de forte pluviométrie à l’échelon national depuis les premiers relevés fiables et nombreux en 1946.
Novembre termine avec un total moyen mensuel national de 123 mm pour une normale de 87 mm. L’excédent atteint donc 41%. Ce n’est pas un record : novembre 1960 encore beaucoup plus arrosé détient la première place avec 154 mm de pluie par mètre carré en France ! Et six mois de nombre ont dépassé ce chiffre de 123 mm.
Sur la saison d’automne météo (du 1er septembre au 30 novembre), il est tombé 283 mm pour une normale de 231 mm. Le surplus atteint donc 23%. Il faut à nouveau remonter jusqu’en 1960 pour atteindre le record, largement plus élevé : 354 mm sur la saison !
Ces précipitations fréquentes et abondantes ont eu pour effet des crues et inondations parfois catastrophiques, notamment dans le Nord, le Pas-de-Calais, ou encore dans le centre-est du pays. Une bonne nouvelle tout de même : la sécheresse de surface est oubliée et les nappes profondes ont entamé un bon rechargement avant l’hiver.
Septembre et dans une moindre mesure octobre avaient été bien ensoleillés. Ce fut moins vrai en novembre, même si les chiffres sont finalement moins bas que l’on pourrait imaginer, notamment grâce au sud de la France.
Novembre termine à 84 heures de soleil en moyenne nationale mensuelle au lieu de 89 heures de normale, à peine 5 heures de déficit (-6%). Le flux perturbé a malgré tout permis des apparitions du soleil au nord de la Loire lors des ciels de traîne.
Quant au total saisonnier, il est de 476 heures pour une normale de 422 heures. L’écart est donc de +13% par rapport à la moyenne 1991-2020. Une valeur se situant finalement assez proche de sa normale.
On notera enfin le passage de la tempête Ciaran le 2 novembre, balayant principalement la Bretagne avec des rafales parfois exceptionnelles atteignant 207km/h sur le Finistère, et plongeant dans le noir plus d'un million de foyers après son passage
En conclusion, un automne record de chaleur, mais bien arrosé et améliorant très largement la situation des sécheresses de surface et profonde, le tout accompagné d’un soupçon de soleil supplémentaire par rapport à un automne « classique ».