Dans le prolongement des mois précédents et notamment du mois de mai, ce mois de juin 2024 n’a pas vraiment vu des conditions météo estivales s’installer sur la France, malgré quelques courts soubresauts ensoleillés et chauds. MeteoNews dresse le bilan climatique de ce premier mois d’été.
Chaleur et fraîcheur ont alterné de façon assez équitable. Les nuits plutôt douces ont été compensées par des journées relativement fraîches en général. En effet, la couverture nuageuse a souvent fait office de « couvercle » les nuits, empêchant au contraire un réchauffement diurne suffisant les après-midis.
La température moyenne mensuelle nationale atteint 18,35 degrés pour une normale 1991-2020 de 18,31 degrés. Un mois donc parfaitement dans les clous. Il faut remonter à 2020 pour trouver un mois de juin aussi « frais » avec 18,1 degrés de moyenne.
En comparaison, juin 1956 détient toujours la première place des mois de juin les plus frais avec 14,6 degrés de moyenne nationale seulement. A l’opposé, juin 2003 reste en pôle position des plus chauds avec 21,5 degrés de moyenne.
Fig. 1: Température moyenne mensuelle nationale en JUIN en France
A noter un coup de frais remarquable les 10 et 11 juin, dates où le thermomètre chute à -0,3 degré à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne, valeur la plus basse en plaine au cours du mois.
Côté chaleur, c’est Sartène, en Corse, qui a enregistré la valeur la plus forte de France avec 38,1 degrés le 20.
Bien qu’en baisse par rapport au mois de mai, la pluie est restée assez présente en juin, notamment des Pays de la Loire au nord-est où les cumuls ont facilement dépassé le seuil de 100 mm. Les côtes de la Manche et le pourtour Méditerranéen ont en revanche connu des conditions météo plutôt sèches, sauf l’est de la Corse bien arrosée.
La France a reçu en moyenne 63 mm dans le mois pour une normale de 55 mm. L’excédent reste donc modéré, près de 15%.
C’est à Groisy, en Haute-Savoie, que les précipitations les plus abondantes ont été mesurées dans le mois avec 254 mm, soit plus du double de la normale qui est de 115 mm.
Et c’est à l’ile Rousse, en Corse, que le minimum a été noté avec 3 mm seulement en juin au lieu de 30 mm de normale.
De nombreux orages, parfois stationnaires, ont frappé le pays au cours du mois : 135 mm par exemple à Urgons dans les Landes, le 8 juin ; 72 mm en 5 heures sur la côte d’Azur le 13 juin.
C’est surtout durant la deuxième quinzaine de juin que les épisodes pluvio-orageux ont été les plus marqués. Le 18 juin, les orages ont été violents et très pluvieux entre la Gironde et la Mayenne : à Cossé-le-Vivien (Mayenne), les cumuls de pluies ont atteint 133 mm, dont plus de 100 mm en moins d'une heure. La rivière Odon en Maine-et-Loire et Mayenne a été placée en vigilance rouge crue le 20 juin.
Entre le 21 et le 22 juin, il est tombé sur l'Isère 90 à 120 mm de pluie en 48h. Ces précipitations, cumulées à une fonte accélérée du manteau neigeux à 3.000 mètres provoquée par la hausse des températures, ont provoqué des crues torrentielles dévastant le hameau de la Bérarde à Saint-Christophe-en-Oisans.
Des inondations ont de nouveau concerné la vallée de la Vésubie le 24 juin, sur un secteur vulnérable depuis la tempête Alex de début octobre 2020.
Enfin, le 29 juin, une violente dégradation orageuse a touché le pays. De forts cumuls de précipitations ont été enregistrés: 86 mm à Montredon-Labessonnié (Tarn), 87 mm à Busson (52), 88 mm à Boviolles (Meuse). Avec 32.497 impacts de foudre, il s’agit de la journée la plus foudroyée depuis le début de l’année.
En l’absence de conditions anticycloniques durables, l’ensoleillement s’est montré une fois encore assez faible sur la France. L’anticyclone des Açores a peu visité la France, souvent situé loin au large de nos côtes Atlantiques. Les dépressions et perturbations ont ainsi pu apporter leur lot de nuages sur la plupart des régions… à quelques nuances près.
Globalement déficitaire et plus particulièrement du centre-est aux Alpes-Maritimes, les régions du nord-ouest ont toutefois réussi à tirer leur épingle du jeu avec un ensoleillement de saison, voire excédentaire entre la Bretagne et le Nord.
C’est au Puy-en-Velay, en Haute-Loire, que l’ensoleillement le plus faible a été observé avec 165 heures seulement pour une normale de 225 heures, soit un important déficit de 27%. Comme souvent, c’est en Corse que le maximum est noté avec 316 heures à Ajaccio, soit une quinzaine d’heures sous la normale tout de même.
Le soleil a brillé 216 heures en moyenne nationale mensuelle en France pour une normale de 233 heures. Le déficit est donc modéré, de l'ordre de 7%.
En dehors de la Méditerranée, on peut noter les 278 heures de soleil à La Rochelle (normale 252 heures) ou les 261 heures de Cherbourg (normale 214 heures), ville plus ensoleillée que Montpellier, Bastia, Nice ou Perpignan en juin 2024.
En conclusion, un mois de saison côté thermomètre, mais une fois de plus terni par un manque d’ensoleillement global et par des pluies à nouveau fréquentes et relativement abondantes. L’été a décidé de se faire attendre cette année 2024…