Février très sec
La pluie a été particulièrement discrète sur la France au cours de ce mois de février 2023, la faute aux conditions anticycloniques présentes tout au long de ce mois, obligeant les perturbations à le contourner par le nord ou par le sud.
A tel point que quelques communes n'ont pas connu de pluie mesurable : 0 pointé en effet à Melun (Seine-et-Marne) malgré quelques bruines insignifiantes, mais aussi à Sospel (Alpes-Maritimes), Castanet-le-Haut (Hérault), Condom (Gers) ou encore Arvieux (Hautes-Alpes).
En moyenne nationale mensuelle, l'ensemble de la France n'a reçu que 17 mm de précipitations, soit un déficit de 69% par rapport à la normale de 55 mm. Depuis 1946, seuls quatre mois de février ont été encore plus secs que cette année : 1965 et 1959 avec 14 mm, 1949 avec 13 mm et le record de 2012 et ses 11 mm.
Seules quelques stations météo du réseau secondaire de Corse ont connu des cumuls de précipitations supérieurs à 100 mm avec un maximum de 201 mm à Campile, en Haute-Corse.
Logiquement dans ce contexte très sec, la neige est restée rare et faible, y compris en montagne sauf... en Corse où d'importantes chutes de sont produites, parfois jusqu'à basse altitude.
Un hiver 2022-2023 assez sec
Décembre et janvier avaient connu des précipitations de saison. Février creuse l'écart négatif après une année 2022 déjà sèche ainsi qu'en second semestre 2021 peu arrosé.
Le bilan saisonnier à l'échelon national atteint 165 mm pour une normale de 199 mm. Le déficit atteint donc 17%. Il s'ajoute à celui de l'année 2022 (-20%) et des cinq derniers mois de l'année 2021. La sécheresse reste donc toujours d'actualité au 28 février, avec des sols en surface déjà très secs pour la saison et des nappes phréatiques qui n'auront pas réussi à faire le plein malgré un automne et une première moitié d'hiver normalement arrosés. Fort heureusement, à ce jour (16 mars), le premier mois de printemps retrouve des conditions plus humides et pluvieuses sur quasiment toute la France.
Bilan thermique positif en février
Doux et froid ont alterné de façon assez équitable au cours de ce mois de février qui se termine avec une léger excédent, en raison notamment d'une période bien douce du 13 au 21. Quelques fortes gelées s'étaient produites du 7 au 9, et le mois s'est terminé par trois jours assez froids.
La température moyenne mensuelle nationale s'élève à 6,8 degrés pour une normale de 6,1 degrés, soit un excédent de 0,7 degré. Pour mémoire, février 1956 détient le record de froid avec -4,3 degrés de moyenne et 1990 le record de douceur avec 9,9 degrés.
Le minimum absolu en France au cours du mois a été atteint à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne, le 9 avec -12,1 degrés.
Quant au pic de chaleur du mois, il a été de 24,7 degrés à Banca, dans les Pyrénées-Atlantiques, le 20. Une semaine plus tard, le thermomètre ne dépassera pas 1,3 degrés au plus "chaud" de la journée dans cette commune...
Un hiver irrégulier et... régulier
Comme de nombreux hivers, périodes froides et douces se sont succédées au cours des trois mois. Mais rarement de façon aussi équitable. Décembre, janvier et février ont en effet connu tous les trois un excédent de 0,7 degré sur leurs normales respectives ! Chaque mois a ainsi connu une période assez froide, mais la douceur l'a toujours emporté de peu au niveau mensuel.
L'hiver termine donc avec ce même excédent de 0,7 degré, soit 6,6 degrés de moyenne nationale pour une normale de 5,9 degrés. C'est 0,1 degré de moins seulement que l'hiver précédent et 0,2 degré de plus que l'hiver 2020-21. L'hiver 2019-2020 reste le plus doux avec une moyenne de 8,1 degrés. Le plus froid demeure 1962-63 avec 0,1 degré de moyenne.
C'est le cinquième hiver consécutif à dépasser la barre des 6 degrés de moyenne. La précédente série n'était que de trois hivers consécutifs à passer ce seuil, de 1987-88 à 1989-90.
Février 2023 très lumineux
L'omniprésence des hautes pressions a permis au soleil de se montrer très largement après une première semaine souvent grise et avant une toute fin de mois plus nuageuse.
La durée moyenne mensuelle nationale d'ensoleillement atteint 142 heures sur la France pour une normale de 109 heures, soit un bon excédent de 30%. Depuis 1946, sept mois de février ont été plus ensoleillés avec un record établi en 2019 avec 172 heures d'ensoleillement. Le record de faiblesse reste 1987 et ses 67 heures.
C'est à Calais que l'astre du jour s'est montré le moins avec 89 heures de présence. A l'opposé, Saint-Auban, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a profité de 205 heures de soleil.
Bilan solaire de l'hiver
Décembre et janvier ayant été plus sombres qu'habituellement, février a permis de rétablir l'équilibre. Le total saisonnier atteint 275 heures pour une normale de 273 heures, soit un chiffre conforme à la moyenne des 30 dernières années.
Le minimum reste 211 heures durant l'hiver 1950-51 et le maximum 363 heures au cours de l'hiver 1948-49.
En conclusion, un hiver à peu près dans les clous malgré un léger excédent thermique et des déséquilibres entre les mois côté ensoleillement (faible en décembre et janvier, important en février). Un déficit pluviométrique notable mais loin d'être exceptionnel est enregistré. S'ajoutant à l'année et demie précédente, ce manque de pluie est toutefois assez inquiétant pour l'année 2023 en cours. Petit espoir ou en tous cas petit mieux : la première quinzaine de mars a été très arrosée et cela devrait continuer au cours des 10 prochains jours au moins.