Douceur
La douceur s'est nettement imposée au cours de ce mois de mars sur notre pays en dehors d'une période plus ou moins fraîche du 6 au 15 (surtout du 6 au 8 avec des fortes gelées jusqu'en plaine) et surtout un plongeon des températures le 31 mars par le nord. Les gelées ont été moins nombreuses qu'à l'accoutumée.
Une belle douceur a régné du 21 au 29, loin toutefois des records de 2017, 2012 ou encore 1989 malgré des valeurs régulièrement supérieures à 20 degrés.
Au final, la température moyenne nationale s'établit à 9,7 degrés pour une normale de 8,8 degrés sur la période 1991-2020, soit un excédent de 0,9 degré.
Depuis 1946, onze mois de mars ont été plus chauds que cette année, le record appartenant à mars 2017 et ses 10,8 degrés de moyenne.
Le minimum national en plaine a été atteint à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne, avec -9,5 degrés le 6 (-7,8 à Saint-Etienne et -7,4 degrés à Vichy pour les stations principales).
Le record de chaleur de mars 2022 a culminé à 26,1 à Mendive, Pyrénées-Atlantiques, le 15. Sur les stations plus importantes, il a fait jusqu'à 24,1 degrés à Romorantin le 27.
Fig. 1: Température moyenne nationale en mars
Précipitations faibles
L'anticyclone peu mobile a empêché les dépressions et perturbations d'apporter les précipitations habituelles en mars sur la France. Après des mois de janvier et février déjà secs, la tendance s'est donc poursuivie au cours du premier mois de printemps météorologique.
Il a surtout plu du 11 au 15 et les trois derniers jours du mois. Le reste du mois de mars n'a vu que peu d'eau tomber du ciel. C'est à Briançon, dans les Hautes-Alpes, qu'il a le moins plu : 3,6 mm seulement.
Le Languedoc-Roussillon et le sud de l'Auvergne, à l'inverse du reste de la France, ont reçu beaucoup de pluie, notamment en seconde décade. Le Cap Béar détient le maximum national avec 175 mm de pluie dans le mois.
En moyenne nationale, la France a reçu 38 mm de précipitations pour une normale (1991-2020) de 54 mm. Le déficit atteint donc 30%. De nombreux mois de mars ont été plus secs que 2022, le précédent plus sec remontant à l'an dernier (28 mm).
Sur le premier trimestre 2022, il est tombé 113 mm de pluie en France pour une normale de 177 mm. Un important déficit pour démarrer l'année (-36%) et la période agricole. Depuis 1946, six années ont connu un cumul trimestriel encore plus faible : 2012 (84 mm), 2005 (110 mm), 1993 (76 mm), 1992 (112 mm), 1953 (60 mm soit le RECORD MINIMAL) et 1949 (83 mm).
1949 et 1953 furent des années très sèches, alors que 1992 et 1993 connurent un rattrapage les mois suivants, ces années finissant en excédent à l'échelon national (mais avec des déficits au nord de la Loire). 2005 est restée sèche alors que 2012 a connu un net rattrapage dès avril.
Ensoleillement, une France à l'envers
Avec un minimum de soleil en Roussillon et un maximum en Alsace, l'ensoleillement de mars a été clairement "monté à l'envers".
La longue période anticyclonique a permis au soleil de briller franchement sur les trois-quarts nord du pays, plus encore vers les frontières du nord-est où des records de fort ensoleillement sont parfois tombés. Dans le même temps, le flux d'est à sud-est apportait des masses d'air humides en provenance de Méditerranée vers les régions proches du Golfe du Lion, surtout le Languedoc-Roussillon.
Ainsi, c'est à... Perpignan que le soleil s'est le moins montré avec 110 heures de présence seulement.
Et c'est à... Colmar qu'il a le plus brillé : 236 heures !
En moyenne nationale, l'astre du jour a brillé 173 heures en France pour une normale de 161 heures. L'excédent reste donc assez modeste.
Un premier mois de printemps donc printanier, doux, sec et ensoleillé. Les régions bordant le Golfe du Lion n'ont pas pu en dire autant avec un vent marin omniprésent, de la pluie et très peu de soleil (24 minutes de soleil seulement du 12 au 21, soit 10 jours consécutifs) à... Perpignan !.