La chaleur des mois de mai à août s'est poursuivie en première quinzaine de septembre en s'atténuant lentement. Passé le 15, un flux océanique nettement plus frais s'est installé sur le pays. Le thermomètre a chuté de 10 à 20 degrés en 48 h sur la plupart des régions, précipitant les températures sous les normales saisonnières.
Septembre 2022 dégage malgré tout un excédent thermique notable avec une moyenne nationale de 18,0 degrés pour une normale de 17,2 degrés. Pour comparaison, les plus froids restent 1952 et 1972 avec 13,6 degrés et le plus chaud remonte à 1949 avec 19,5 degrés.
Le minimum absolu à basse altitude (moins de 500 mètres) a été atteint à Epinac dans les Vosges (300 m d'altitude) avec -1,7 degrés le 22. Quelques gelées précoces au sol et localement sous-abri se sont produites en fin de mois jusqu'en Bretagne. Le 18, il n'a fait que 0,2 degré à Brennilis, dans le Finistère, nouveau record de froid pour un mois de septembre.
Le maximum absolu du mois a été atteint à Bégaar, dans les Landes avec 40,7 degrés le 12, 40 degrés le plus tardif en France en dehors de la Corse. Des records de chaleur mensuels sont tombés en plusieurs points du sud-ouest ce jour-là.
Ainsi, nous sommes passés de records de chaleur à des records de froid en six jours seulement avec un écart de 40 degrés entre la Bretagne et les Landes !
Avec une moyenne de 15,06 degrés sur les neuf premiers mois de l'année, 2022 arrive en tête des années les plus chaudes, devançant 2020 et ses 14,94 degrés. La normale 1991-2020 est de 13,68 degrés.
Retour de la pluie
La France a reçu 77 mm de précipitations en moyenne nationale mensuelle pour une normale de 65 mm. L'excédent atteint donc 18%. Les disparités sont toutefois importantes avec une poursuite de la sécheresse entre la Côte d'Azur et la Corse avec un minimum national de 6 mm à l'Ile Rousse. A l'inverse, le Pays Basque et les zones montagneuses ont été très arrosées avec 220 mm par exemple à Biarritz et jusqu'à 276 mm à Mouthe, dans le Doubs.
Pour mémoire, septembre 1977 conserve le record du mois le plus sec avec 15 mm seulement et 1965 le record pluvieux avec 142 mm.
Les orages ont été plus fréquents qu'habituellement en ce mois de septembre, parfois violents avec des chutes de grêle localement importantes et des inondations.
Sur l'année en cours, il n'est tombé que 377 mm de janvier à septembre 2022, deuxième valeur la plus faible depuis 1946 derrière les 349 mm de 1949. 1976 avec 390 mm et 1989 avec 382 mm avaient reçu un chouia plus de pluie que cette année sur cette même période de référence. Malgré septembre assez pluvieux, le déficit reste donc très marqué. Il faudra une succession de mois pluvieux pour permettre une véritable amélioration durable.
Ensoleillement en berne
Après une première moitié ensoleillée, les passages nuageux se sont multipliés après le 15 septembre au gré des vagues orageuses, passages perturbés et stratus déjà tenaces. Le bilan est légèrement négatif à l'échelon national sur le mois, les nuages ayant réussi à prendre le dessus.
L'astre du jour s'est manifesté durant 190 heures sur la France pour une normale 1991-2020 de 195 heures. Très léger déficit donc, de près de 3%. Pour mémoire, septembre le moins ensoleillé reste 1994 avec 134 heures de soleil seulement, et le plus lumineux date de 1997 avec 265 heures.
Caen, dans le Calvados, détient le minimum national cette année avec 134 heures d'ensoleillement seulement. A l'opposé, on retrouve Marseille-Marignane qui a comptabilisé 271 heures de présence du soleil.
Un premier mois d'automne proche des valeurs habituelles bien qu'un peu plus doux (+0,8 degré) et humide (+18%), alors que l'ensoleillement est resté quasiment dans les clous (-3%). Malgré une relative amélioration en surface, la sécheresse reste de mise. Sur l'année glissante d'octobre 2021 à septembre 2022, la France a reçu 607 mm de pluie seulement (normale 769 mm, déficit de 21%). Il faut remonter à la sécheresse de 1988-89 pour trouver moins (542 mm). 1975-76 a fait pire aussi (561 mm) et la période octobre 1948-septembre 1949 détient le record depuis 1946 avec 488 mm d'eau seulement en 12 mois. Il reste à souhaiter un automne et un hiver pluvieux pour contrarier et clore la sécheresse actuelle.