Sans surprise, le bilan du mois de juillet est particulièrement estival, avec des températures très élevées, peu d'eau et un bon ensoleillement. La dernière semaine du mois, à contresens des 24 premiers jours, a toutefois amoindri ces anomalies.
Les fortes chaleurs ont largement dominé du 1er au 24 avec des épisodes de canicule successifs, surtout sur le tiers est du pays. Les régions de l'ouest ont connu des températures moins extrêmes et moins souvent.
De nombreux records de chaleur absolus sont tombés entre le 1er et 17, battant les pics caniculaires des mois de juillet 2006 et 1947. Quelques stations ont même battu leurs records de chaleur annuel datant souvent d'août 2003 : Munster, Saint-Etienne, Embrun, Mende, Melun, Dieppe, Boulogne-sur-Mer...
Le maximum national a été de 41,4 degrés à Brive-la-Gaillarde le 16. A l'inverse, le thermomètre a chuté à -0,1 degré le 31 à Mouthe, à 900 m d'altitude dans le Doubs. En plaine, c'est à Reims qu'il a fait le plus froid avec 1,7 degrés le 31, pas très loin du record de froid du 12 juillet 1929 qui est de 1,2 degrés.
Au final, la moyenne nationale, calculée sur 140 stations, s'élève à 22,1 degrés en juillet 2015, le plaçant en troisième position des mois de juillet les plus chauds derrière 2006 (23,6 degrés) et 1983 (22,7 degrés). La fraîcheur de la dernière semaine a en effet abaissé sensiblement la moyenne mensuelle. En Corse et région Paca, juillet 2015 prend toutefois la tête des mois de juillet les plus chauds !
Sécheresse
Les hautes pressions sont restées très présentes tout au long du mois. De ce fait, les rares perturbations ayant réussi à passer sont restées très faibles. D'autre part, la chaleur n'a pas rimé avec orages cette année. Les sols et l'air trop secs ont en effet amoindri leur formation.
Conséquence : il n'est tombé que 28 mm en moyenne nationale sur la France au cours du mois de juillet, soit un déficit de 42% par rapport à la moyenne 1981-2010 de 48 mm.
De nombreuses stations du sud ont fini avec un zéro pointé en quantité d'eau : Alistro, Bastia, Figari, l'île Rousse, Nice... Il a très peu plu également du sud de la Champagne au nord de la Bourgogne : 5 mm à Troyes, 6 mm à Dijon... C'est à Chamonix que les précipitations ont été les plus abondantes avec 112 mm.
La sécheresse de surface devient critique avec des réserves superficielles en eau à 0 quasiment partout depuis plusieurs semaines. La végétation est en stress hydrique et le montre : jaunissement et pertes des feuilles, réaction pour économiser la sève. Ces conditions chaudes et sèches ont par ailleurs contribuer à provoquer de très nombreux départs de feux, y compris dans les régions septentrionales (Normandie, Ile-de-France, Champagne, Bourgogne...).
Les nappes phréatiques se portent encore relativement bien à ce jour. Mais elles tendent à baisser de plus en plus vite. Et l'absence de pluie ne fera qu'accélérer cette baisse. La sécheresse de surface risque fort de gagner en profondeur dans les semaines à venir.
Soleil brûlant
Du soleil... mais pas tant que ça comparé aux excédents thermiques et à la sécheresse ! Car si le soleil a très largement brillé dans l'est et vers la Méditerranée, il a été un peu paresseux finalement sur le quart nord-ouest, plombant quelque peu la moyenne nationale.
L'astre du jour a brillé pendant 271 heures en moyenne sur l'hexagone dans le mois, à peine plus que la moyenne 1981-2010 (260 heures), et ce malgré des très hauts scores par endroits : 317 heures à Dijon, 320 heures à Colmar, 340 heures à Lyon et jusqu'à 407 heures à Ajaccio ! Et c'est à Brest que les éclaircies ont été les plus furtives avec 149 heures de présence seulement.
A comparer à ces 271 heures de moyenne nationale : 340 heures de maximum en juillet 49 et 213 heures de minimum en 2000 et 2014 !
Un véritable mois d'été comme l'imaginent de nombreux français, pourtant éloigné des moyennes, avec des températures excessives, trop peu d'eau et un ensoleillement correct mais très inégal. Le mois d'août devrait plus ou moins conserver cette tendance estivale, mais dans une moindre mesure.