Bilans mensuels

Février 2012

La douceur omniprésente durant une grande partie de l'hiver a été interrompue par une vague de froid assez remarquable en première quinzaine de février dans un contexte souvent sec.  

Températures

Décembre et janvier ont été uniformément doux, avec de courtes incursions fraîches, trop faibles pour faire chuter les moyennes de températures. Ces deux mois ont été excédentaires respectivement de 2,0 et 1,5 degrés. Rappelez-vous la nuit de la Saint-Sylvestre : avec 10 à 14 degrés de minimum sur la plupart des régions, la France connaissait son 1er janvier le plus doux depuis l'ouverture des stations météo, y compris les plus anciennes !
Les conditions changent radicalement toutefois toute fin janvier et surtout en première quinzaine de février, alors qu'un anticyclone sibérien apportait une vague de froid remarquable, la plus forte depuis 25 ans : il fallait remonter à janvier 1987 pour trouver un équivalent (même s'il avait fait nettement plus froid en 87). Peu de records de froid sont tombés, sauf dans les stations météo récentes n'ayant pas connu le mémorable mois de février 1956. Cette vague de froid nous a quitté aussi brutalement qu'elle est arrivée, et c'est à nouveau la douceur qui l'a emporté en seconde quinzaine de février, notamment en fin de mois avec quelques records de chaleur locaux (21,3 degrés le 29 à Briançon). Au final, février 2012 présente un déficit national de 3,9 degrés, proche des -4,0 degrés de février 1986.
Conséquence sur la moyenne saisonnière de l'hiver : elle a été parfaitement conforme aux valeurs habituelles puisque l'écart atteint -0,1 degré par rapport aux normales.  Et ce malgré le fait que les trois-quarts de l'hiver se soient passés sous la douceur ! L'intense vague de froid a permis un équilibrage thermique de la saison hivernale. Géographiquement, un léger déficit a concerné la moitié sud, au contraire de la moitié nord qui a connu un hiver un peu plus doux que la normale (localement plus d'un degré d'excédent en Bretagne sur le Cotentin ou encore l'Ile-de-France.
 

Précipitations

Après une année et un automne 2011 très secs, nous espérions un hiver très arrosé pour éloigner le spectre de la sécheresse. L'hiver avait plutôt bien démarré de ce côté-là, avec un mois de décembre très arrosé sur la plupart des régions à l'exception du pourtour méditerranéen.
Malheureusement, les conditions anticycloniques ont ensuite largement dominé en janvier et surtout février (59 jours sur 60 !) : les quantités de pluie ont été faibles, surtout en février avec des records de sécheresse en montagne et dans le sud-est (0 mm à Nice, Saint-Auban...).
Dans sa globalité, l'hiver 2011-2012 a été sec, plus particulièrement dans l'ouest et le sud du pays où l'on note 20 à 40% de déficit, et même plus de 80% de déficit sur le Languedoc-Roussillon et la basse vallée du Rhône ! Dans l'Hérault, il n'est tombé que 9 mm de pluie en trois mois à Montpellier, et même 5 mm à Vias, ce qui est exceptionnel ! Cette sécheresse hivernale a d'ailleurs été telle sur la région que les premiers incendies ont éclaté en fin de mois. C'est vers le nord-est que les précipitations ont été les plus importantes, affichant des chiffres proches des normales ou légèrement excédentaires.
C'est une mauvaise nouvelle : la période d'écoulement des eaux de pluie vers les nappes phréatiques a été très courte. Elle a démarré autour du 15 décembre (après un arrosage suffisant pour pénétrer les couches superficielles du sol) pour se terminer fin janvier. L'air très froid et très sec apporté par la vague de froid a ensuite gravement et précocement asséché les sols en surface, mettant déjà la végétation en état de stress hydrique. Il est désormais trop tard pour espérer remplir les nappes : la végétation s'éveille et pompera toutes les pluies des prochains mois jusqu'au début de l'automne. Des mois pluvieux entre mars et septembre pourront réduire, voire stopper la sécheresse de surface, mais n'amélioreront pas les conditions en profondeur.

Malgré le froid, les chutes de neige ont été généralement peu nombreuses et faibles (généralement 5 jours ou moins avec chute de neige en plaine sur l'hiver, soit deux à trois fois moins qu'habituellement), sauf en Corse où la neige s'est invitée plus souvent qu'au cours d'un hiver normal. L'enneigement a été correct en montagne grâce aux chutes de décembre et début janvier, avant une longue période de disette. En plaine, la neige est arrivée très tard : début février, après l'installation de la vague de froid. Les quantités sont restées faibles à modérées dans l'ouest et le sud, loin des records, très faibles sur le quart nord-est. Ces chutes de neige s'étant produites sous des températures largement négatives, elles n'ont pratiquement pas apporté d'eau après leur fonte.

 

Ensoleillement

Les conditions anticycloniques largement dominantes cet hiver ont permis au soleil de briller plus qu'habituellement, notamment en février : l'air continental a asséché la masse d'air, empêché la formation de nuages bas et permis au soleil de briller très largement (records de fort ensoleillement en février dans les Alpes et près de la Méditerranée avec par exemple 257 heures à Saint-Auban, soit 48 heures de plus que l'ancien record datant de février 1999, et cela représente 91% d'heures ensoleillées sur le mois pour 9% d'heures sans soleil !). Sur l'ensemble de l'hiver, l'excédent maximal s'étend sur les régions entre les Pays de la Loire et l'Ile-de-France, ainsi que sur l'Hérault. L'hiver 2007/2008 reste toutefois en première position des hivers les plus ensoleillés.



La conformité thermique de l'hiver 2011/2012 par rapport aux normales cache à la fois une longue période douce et une vague de froid assez importante. Nous mesurerons dans les semaines à venir les dégâts dus au froid sur la végétation et les cultures. Mais l'événement le plus marquant restera finalement la poursuite et même l'aggravation de la sécheresse, avec un taux de remplissage des nappes phréatiques très mauvais (59 mm d'écoulement seulement sur le Bassin Parisien sur les trois mois d'hiver !). Souhaitons des pluies régulières et importantes d'ici septembre pour éviter une forte sécheresse de surface, car sécheresse il y aura en profondeur, avec des conséquences certaines dans le domaine agricole. Il faudra un automne et un hiver très pluvieux pour reprendre le rechargement de nos précieuses nappes phréatiques !
 

Données des stations de Météo-France

 

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