L'extrême douceur de l'automne s'est poursuivie en décembre en France dans un contexte beaucoup plus humide cette fois-ci, sous un rapide courant océanique dépressionnaire. Comme Lamétéo.org l'envisageait dès novembre, 2011 a battu le record de chaleur de 2003 en moyenne nationale annuelle de températures.
Températures
La douceur a été omniprésente en décembre sur l'ensemble du pays, sans battre de record : les mois de décembre 2000 et 1974, entre autres, ont été plus doux avec plus de 3 degrés d'excédent, alors que décembre 2011 dégage un surplus de 2,2 degrés à l'échelon national, ce qui est déjà remarquable notamment après le 2e automne le plus chaud en France depuis 230 ans.
Précipitations
La bonne nouvelle est venue des pluies, largement excédentaires partout à l'exception du pourtour méditerranéen. Ces précipitations importantes peuvent ainsi commencer à recharger nos précieuses nappes phréatiques, bien mises à mal cette année 2011 avec les sécheresses du printemps et de l'automne. Il est parfois tombé le double voire le triple des normales entre les Charentes et le Nord-Pas-de-Calais ! Mais ne crions pas victoire trop tôt : un mois d'hiver très pluvieux ne suffira pas à recharger convenablement nos nappes, souhaitons donc encore beaucoup d'eau d'ici le 15 mars pour enrayer totalement la sécheresse. Dans le cas contraire, elle pourrait à nouveau poindre son nez dès le printemps 2012.
Ensoleillement
L'ensoleillement quant à lui n'a pas présenté d'anomalie particulière, avec un léger excédent en général, notamment sur le tiers nord. Des coups de vent se sont produits à plusieurs reprises, atteignant même le seuil de la tempête au passage de Joachim entre le 15 et le 16. Les valeurs sont restées toutefois classiques pour une tempête hivernale.
Rétrospective 2011
L'année 2011 a été particulièrement atypique sur le plan climatologique en France. Après un mois de décembre 2010 franchement hivernal, le froid s'est peu montré en dehors d'une courte période fin janvier et tout début février... sans neige, au désespoir des stations de ski qui ont passé un de leur pire hiver. Les chutes de neige de décembre n'ont en effet pas suffi, mises à mal par des puissants redoux. La sécheresse commence à s'installer lentement mais sûrement, notamment en février.
La douceur et la sécheresse s'installent de plus en plus en mars ; le seuil des 20 degrés est dépassé dès le 15 au nord de la Loire, le soleil brille très largement et la neige continue de bouder les montagnes.
Il a fallu se découvrir de plus d'un fil en avril... le 2e plus chaud depuis 230 ans derrière avril 2007, avec notamment une vague de chaleur très précoce en début de mois (plus de 30 degrés déjà dans le sud !). La sécheresse bat des records et le soleil les approche parfois. Seul le pourtour méditerranéen connaît des pluies conséquentes.
Mêmes causes, mêmes effets : le blocage anticyclonique se poursuit en mai. La chaleur prend ses aises, il s'agit même du mois de mai le plus chaud en France, devant 2008 et 1989 ! La sécheresse est extrême, la plupart des régions connaît ainsi son printemps le plus sec depuis les premiers relevés météo au XVIIIe siècle ! Il est aussi exceptionnellement ensoleillé.
On craignait le pire pour l'été, mais la sécheresse a finalement fait une pause : orages et pluies reviennent en fanfare en juin, pour se poursuivre en juillet jusqu'en première quinzaine d'août. Les orages de juin sont parfois violents et provoquent des dégâts (notamment dans les Ardennes avec des rafales de vent proches de 140 km/h!). Un pic de chaleur remarquable se produit en fin de mois, avec 35 à 40 degrés un peu partout, faisant même tomber des records des mois de juin 2003, 1976 ou encore 1947 !
Les juilletistes s'en souviennent : c'est la douche écossaise après un printemps estival puisqu'il pleut dans une ambiance très fraîche durant toute la deuxième quinzaine, après un début de mois de saison. Ce mauvais temps perdure plus ou moins début août dans une atmosphère réchauffée malgré tout. La deuxième quinzaine retrouvera des couleurs plus estivales...
Nouvelle douche écossaise pour les agriculteurs cette fois-ci dès septembre : il ne pleut plus ou presque ! Le même blocage anticyclonique qu'au printemps se met en place. Soleil, chaleur et sécheresse battent à nouveau leur plein sur la plupart des régions, sauf vers la Méditerranée où les anomalies sont moins marquées, comme souvent dans ce type de configuration. Après une vague de chaleur exceptionnellement précoce au début du printemps, la France connaît une vague de chaleur très forte et particulièrement tardive fin septembre-début octobre, faisant tomber les records de chaleur établis en 1985 et 1921 (Ploumanach bat son record de chaleur mensuel d'octobre de 5 degrés !).
Novembre reste remarquable en terme de douceur :il s'agit du mois de novembre le plus chaud dans le grand ouest. L'automne termine en 2e position derrière le record de chaleur établi récemment, en 2006. Si la sécheresse s'installe à nouveau presque partout, ce n'est pas le cas près de la grande bleue où des épisodes pluvieux remarquables s'enchaînent entre le 25 octobre et le 10 novembre (plus de 800 mm en quelques jours !), occasionnant des inondations importantes et de gros dégâts.
Comme nous l'avons vu plus haut, décembre a été doux et très pluvieux.
2011 devient donc l'année la plus chaude enregistrée en France depuis la fin du XVIIIe siècle (date des premiers relevés météo), passant devant l'année 2003 et sa canicule. Le printemps et l'automne (ainsi que décembre) ont pesé très lourd dans la balance avec des températures très largement supérieures aux normales saisonnières. Un seul mois a connu un déficit thermique, marqué qui plus est : juillet avec -1,3 degrés d'écart à la normale. La sécheresse a été marquée, entre février et début juin tout d'abord, puis de fin août au 30 novembre. Des records de sécheresse sont tombés dans l'ouest avec par exemple 448 mm dans l'année à Saint-Brieuc, ancien record : 499 mm en 1989 (normale 739 mm). Bien qu'important, l'ensoleillement annuel reste loin des records des années 2003, 1990, 1989, 1976 ou encore 1959.
Données des stations de Météo-France