Le mois de décembre 2023, très doux et humide a été un peu à l’image de l’année 2023 en France. Lameteo.org dresse les bilans de décembre et de l’année 2023 en terme de précipitations, ensoleillement et températures.
Dans le prolongement de la deuxième quinzaine d’octobre et du mois de novembre, décembre 2023 est resté très automnal, doux, pluvieux et gris… Petite exception tout de même en tout début de mois avec une brève et légère offensive hivernale du 1er au 3, et un court refroidissement les 17 et 18.
Décembre 2023 se place en troisième position des mois de décembre les plus doux depuis 1946 avec une moyenne nationale mensuelle de 8,2 degrés, se plaçant juste derrière 2000 (8,3 degrés ) et plus loin derrière 2015 (9,6 degrés). Pour rappel, la normale (1991-2020) est de 6,2 degrés, l’excédent atteint 2 degrés tout rond.
Les extrêmes du mois sont -7,9 degrés en plaine pour le minimum absolu, relevé le 3 à Mulhouse. Sur le réseau de stations secondaires, on peut noter -9,1 degrés à Auberive (Haute-Marne) le 3 également.
Quant au maximum national, il date du 1er décembre avec 25,9 degrés mesurés à Solenzara, en Corse.
Il a encore beaucoup plu sur de nombreuses régions entre le 4 et le 15 décembre, avant une relative accalmie (mais pas partout) en seconde quinzaine. L’éloignement des anticyclones a laissé les dépressions et perturbations se succéder de près sur nos régions, donnant des précipitations à la fois fréquentes et abondantes. En conséquence, de nombreuses régions ont souffert d’inondations parfois graves, en particulier l’extrême nord du pays (Pas-de-Calais et Nord).
Le chiffre moyen national est néanmoins dans les clous avec 78 mm pour ce dernier mois de l’année, la normale 1991-2020 étant à 77 mm. Le centre-ouest du pays, les Alpes du Nord et les Hauts-de-France ont connu des pluies largement excédentaires, au contraire du Languedoc-Roussillon et de la Corse qui n’ont reçu que très peu de pluie.
C’est à Rupt-sur-Moselle, dans les Vosges à 427 mètres d’altitude, qu’il a le plus plus avec 395 mm de précipitations. En revanche, Bastia, en Haute-Corse n’a reçu qu’un seul petit mm de pluie !
Les passages perturbés ont souvent maintenu une couverture nuageuse importante, notamment au nord de la Loire dans l’intérieur, alors que les zones côtières profitaient davantage des éclaircies lors des ciels de traîne entre deux perturbations. Le sud-est se la France s’est démarqué, comme souvent par un ensoleillement assez généreux. Au final, l’ensemble moyen national mensuel s’éloigne peu des chiffres de saison, avec 73 heures pour une normale de 79 heures. Léger déficit donc, inférieur à 10%.
Dijon s’est contenté de 25 heures de soleil dans le mois, ce qui représente 48 minutes par jour… A l’opposé, l’Ile du Levant, dans le Var, a bénéficié de 166 heures de présence du soleil au cours de décembre 2023.
Onze mois sur douze ont été trop chauds au cours de l'année 2023 en France. Seul avril a fait exception avec une moyenne mensuelle pile-poil dans la normale trentenaire (11,4 degrés).
Janvier, mai, juillet et août ont par ailleurs connu de faibles excédents, inférieurs à 1 degré. En revanche, septembre s'est surpassé, explosant l'ancien record de plus d'1 degré (20,7 degrés en 2023 contre 19,5 degrés en 1949).
En moyenne nationale annuelle, la France a connu une température de 14,09 degrés, se plaçant juste derrière le record établi l'an dernier en 2022 avec 14,22 degrés.
Température moyenne annuelle nationale en France
En troisième position, nous retrouvons l'année 2020 avec 13,76 degrés.
La normale 1991-2020 est à 12,66 degrés.
Deux phénomènes ont boosté le thermomètre mondial et donc également français en 2023 :
-> la vapeur d'eau émise par l'explosion du volcan Hunga Tunga mi-janvier 2022, emprisonnée dans les hautes couches de l'atmosphère, puissant gaz à effet de serre naturel. Ses impacts vont peu à peu s'estomper d'ici 2 ans environ.
-> la mise en place du phénomène El Nino dans l'océan Pacifique équatorial, courants d'eau chaude augmentant sensiblement la température moyenne terrestre lors de ses apparitions. Prévu en recul dès le printemps prochain, il devrait avoir moins d'impacts en 2024.
La sécheresse estivale, parfois difficile sur la moitié sud, n’apparait pas franchement sur les chiffres nationaux, gommés par les pluies de juillet-août souvent excédentaires au nord de la Loire, et les orages de juin. Les mois de février, avril, mai et septembre ont été plus secs qu’habituellement, et en particulier février avec seulement 17 mm pour une normale de 55 mm. Les huit autres mois ont été normaux ou excédentaires, avec en particulier des mois d’octobre et novembre très pluvieux.
Ainsi, les 799 mm de précipitations moyennes nationales annuelles sont 30 mm au-dessus de la normale 1991-2020 (+4%). Une année donc à peu près normalement arrosée, mais très irrégulièrement. Pour mémoire, 1989 reste l’année la plus sèche depuis 1946 avec 550 mm seulement, et 1960 la plus pluvieuse avec 969 mm.
Pour la septième année consécutive, le seuil annuel de 2000 heures est dépassé en moyenne nationale annuelle. L’année 2023 comptabilise en effet 2077 heures d’ensoleillement sur le pays pour une normale de 1984 heures, soit près de 5% d’excédent. C’est moins que 2022 (2268 heures) et le record maximum appartient toujours à 1949 avec 2309 heures. L’année minimum demeure 2002 avec 1797 heures seulement.
Dans le détail, janvier, mars, avril, juillet, novembre et décembre ont été moins ensoleillés qu’habituellement, au contraire des six autres mois. Février, mai, juin, septembre et octobre ont été bien voire très ensoleillés. L’autre mois excédentaire, août, n’a dépassé sa normale que… d’une heure !
-> Le 16 janvier, la tempête Gérard frappe les régions du nord-ouest, jusqu’à 163 km/h à Carteret.
-> Le 20 février, les 25 degrés sont frôlés dans le sud-ouest : 24,7 degrés à Banca, Pyrénées-Atlantiques.
-> Le 10 mars, la tempête Larisa frappe une bonne partie de la France : 146 km/h à Belle Ile et 174 km/h à Saint-Cézaire sur Siagne (Alpes-Maritimes).
-> Le 29 mars, les 30 degrés sont déjà dépassés dans le sud-ouest, jusqu’à 30,8 degrés à Lagor, Pyrénées-Atlantiques.
-> Le 12 avril, une tempête tardive, Noa, frappe une partie du pays : 122 km/h à Fécamp, 135 km/h à Barfleur.
-> Mi-juillet, un pic caniculaire frappe le sud-est de la France, jusqu’à 41,9 degrés à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) le 18 et 42,8 degrés le même jour à Castirla (Corse).
-> Du 18 au 24 août, nouvelle canicule se limitant toutefois aux régions méridionales. Le maximum absolu est atteint à Salindres, dans le Gard, avec 44,4 degrés.
-> Septembre 2023 bat tous les records de chaleur, battant d’1,2 degrés septembre 1949. En valeur absolue également dans certaines régions avec 36,7 degrés à Houx (Eure-et-Loir) et 36,9 degrés à Louviers (Eure).
-> La première décade d’octobre reste exceptionnellement chaude : 30,4 degrés à Nantes le 9 et jusqu’à 34,4 degrés à Varages, Var, le 8.
-> Début novembre, deux tempêtes se succèdent : Ciaran le 2 en Bretagne avec 156 km/h à Brest, 190 km/h à Brignogan et 207 km/h à la Pointe du raz, puis Domingos le 4 dans le centre-ouest avec 129 km/h à Poitiers, 144 km/h à Cognac et 152 km/h au Cap ferret.
Une année 2023 très chaude (en deuxième position juste derrière 2022), un peu plus arrosée que de coutume et plutôt bien ensoleillée.