En l’absence de conditions anticycloniques, mars 2024 a vu défiler un très grand nombre de perturbations sur la France, apportant des pluies à la fois fréquentes et abondantes, quasiment en toutes régions. MeteoNews dresse le bilan climatique de ce mois atypique.
La pluie est sans aucun doute le fait marquant de ce mois de mars 2024, après un hiver déjà pluvieux, faisant suite une seconde moitié d’automne également très arrosée. Fin mars, la France connaissait ainsi 5 mois et demi de précipitations très régulières et conséquentes, malgré quelques interruptions évidemment. Mars a enfoncé le clou avec des chiffres parfois records.
Sur la période 1946-2024, mars 2024 arrive en deuxième position des mois de mars les plus arrosés avec 107 mm de précipitations en moyenne mensuelle nationale pour une normale de 54 mm, soit le double ! Seul mars 2001 dépasse ce chiffre, largement d’ailleurs, avec 132 mm !
C’est à La Souche, en Ardèche, qu’il a le plus plu avec 912 mm. Il a souvent plu 6 à 7 fois trop dans ce département. Quant au minimum national, il appartient Ille-sur-Tet, dans les Pyrénées-orientales, avec 22 mm. Le Languedoc-Roussillon est la seule région à avoir connu des précipitations normales ou déficitaires, jusqu’à 50% de déficit par endroits. C’est aussi celle qui souffre le plus de la sécheresse encore à ce jour. En revanche, la région PACA a été copieusement arrosée en mars, avec souvent 200 mm ou plus (250 mm à Nîmes, 298 mm à Cannes…).
Après un hiver peu neigeux y compris en montagne, les épisodes neigeux se sont succédés, notamment le sud des Alpes avec 4 mètres en Vanoise, valeur nettement supérieure à la normale. Les autres massifs n’ont pas été aussi bien servis, restant déficitaires en enneigement. Du 1er au soir au 3 mars au matin, il tombe 1m50 de neige fraîche du côté de Bessans, en Haute-Maurienne.
Les crues ont touché de nombreuses régions tout au long du mois, atteignant leur paroxysme pour le week-end de Pâques (30 mars au 1er avril) avec des crues records en Limousin ou encore en Bourgogne.
On n’en sort décidément plus. Les mois doux succèdent aux mois doux. Mars ne déroge pas à la règle avec un excédent une fois de plus remarquable, dû notamment à une seconde décade record de douceur à l’échelon national.
Avec une moyenne nationale de 10,35 degrés, mars 2024 se situe derrière le record de mars 2017 (10,8 degrés) et à peine derrière les mois de mars 1994 et 1957 (10,40 degrés), soit le quatrième mois de mars 2024. La normale 1991-2020 et de 8,8 degrés.
Température moyenne nationale en mars en France
L’impression de douceur a toutefois souvent été altérée par la couverture nuageuse, et donc la pluie…
L’excédent a surtout été marqué sur le quart nord-est avec plus de 2 degrés d’excédent.
Le minimum absolu en plaine ou à très basse altitude a été atteint le 7 à Montluçon, dans l’Allier, avec -4,8 degrés.
Quant au record de chaleur du mois en France, il a été de 28,0 degrés le 22 à Lagrasse, dans l’Aude.
Sans afficher des chiffres catastrophiques contrairement à février, l’ensoleillement de ce mois de mars 2024 est resté faiblard sur l’hexagone.
L’astre du jour a brillé 139 heures en moyenne pour une normale de 161 heures. Le déficit est donc de 14%. Le record est largement plus bas avec 93 heures seulement en mars 2001. Il suffit de remonter à l’an dernier pour trouver un peu moins que cette année avec 135 heures.
Brest détient le minimum national avec 94 heures d’ensoleillement. Le maximum revient à l’île du Levant (Var) avec 214 heures.
Le vent a soufflé souvent fortement du fait des passages perturbés, plus particulièrement du 27 au 29 mars avec des bourrasques généralisées, jusqu’à 139 km/h à Plougonvelin (Finistère), 112 km/h à Lyon, 111 km/h à Saint-Etienne, 103 km/h à Niort…
En conclusion, un mois de mars très agité, venteux, très pluvieux, deuxième le plus arrosé depuis 1946, mais aussi particulièrement doux en dépit de cette agitation.