Décembre légèrement plus doux que la normale malgré une période froide assez longue termine une année 2022 record de chaleur, particulièrement ensoleillée et sèche. Lameteo.org dresse les bilans mensuel et annuel.
Décembre coupé en deux
Froid du 1er au 18, sans gros excès, puis doux à exceptionnellement doux avec des records de douceur le jour de la Saint-Sylvestre, décembre termine finalement avec un léger excédent thermique malgré plus de la moitié du mois passée sous la normale.
La température moyenne mensuelle nationale atteint 6,8 degrés pour une normale de 6,2 degrés, soit un léger excédent de 0,6 degré. Décembre 1950 reste bien sûr le mois de décembre le plus froid avec 1,1 degrés de moyenne nationale, et 2015 le plus chaud avec 9,6 degrés.
Le minimum national a été atteint le 17 à Buhl-Lorraine en Moselle avec -19,4 degrés.
Quant au maximum national, il a été de 26,3 degrés le jour de Noël, 25 décembre à verdun, en Ariège.
Une douceur record a également régné le jour de la Saint-Sylvestre, 31 décembre, avec 20 degrés et plus jusque dans le Cantal (20,1 degrés à Riom-Montagnes, battant largement les 17,5 degrés du 17 décembre 2015) ainsi qu'en Alsace (20,1 degrés à Guebwiller, largement devant les 17,0 degrés sur 20 décembre 1993).
Précipitations de saison
La période froide a été sèche du 1er au 18, avec peu de précipitations dans l'ensemble et peu de neige en plaine hormis des petits épisodes dans les nord-est. La période douce due à un rapide courant océanique perturbé a vu le retour en force de la pluie, rattrapant très vite le manque des 18 premiers jours.
En moyenne nationale, il est ainsi tombé 80 mm de précipitations pour une normale de 77 mm. L'excédent est donc infime (+4%). Pour rappel, le mois de décembre le plus sec fut 2016 avec 20 mm seulement, et plus arrosé date de 1981 avec 141 mm en France.
C'est à Caixas (Pyrénées-Orientales) et Fitou (Aude) que la pluie a été la plus discrète : 10 mm seulement dans le mois.
A l'inverse, il est tombé jusqu'à 397 mm à Restonica, à 1370 m d'altitude en Corse. Pour les zones de plaines, c'est Coray, dans le Finistère, qui détient le record du mois avec 277 mm de précipitations.
Ensoleillement un peu court
Les grisailles, assez fréquentes durant la période froide, puis le ciel souvent nuageux durant la période dépressionnaire ont freiné l'ensoleillement au cours de ce mois de décembre 2022, assez sombre par rapport à d'habitude.
L'astre du jour s'est en effet manifesté durant 67 heures en moyenne nationale mensuelle pour une normale de 79 heures. Le déficit atteint donc 15%. Pour mémoire, les extrêmes depuis 1946 sont 44 heures d'ensoleillement moyen mensuel en décembre 2022 pour le plus faible et 119 heures en décembre 2016 pour le plus élevé.
Strasbourg s'est contenté de 32 heures d'ensoleillement, à peine une heure par jour en moyenne. Il s'agit ainsi de la ville la moins ensoleillée de ce mois de décembre en France.
Le maximum mensuel revient à Ajaccio avec 136 heures de présence de l'astre du jour.
Bilan annuel : record de chaleur, sécheresse et soleil
La température moyenne nationale annuelle atteint 14,22 degrés, battant largement l'année 2020 et ses 13,74 degrés. L'excédent annuel est donc de 1,56 degrés. Deux mois ont battu leur record de chaleur : mai avec 17,1 degrés contre 16,2 degrés en 1989 et 1999, et octobre avec 16,9 degrés, battant les 16,0 degrés d'octobre 2001 et 2006.
Seul janvier a connu une moyenne mensuelle déficitaire (-0,4 degré d'écart à la normale), alors qu'avril a été parfaitement dans la normale (0,0 degré d'écart). Les dix autres mois ont donc été excédentaires, souvent largement de mai à août puis en octobre-novembre.
Pour mémoire, l'année la plus froide date de 1956 avec une température moyenne nationale de 9,90 degrés seulement.
Sécheresse
Les précipitations ont été rares et faibles la majeure partie de l'année avec seulement quatre mois excédentaires : juin (orageux), septembre, novembre et décembre. La France a ainsi souffert d'une sécheresse intense en surface comme en profondeur, avec en prime deux mois battant leur record de sécheresse : mai avec 23 mm (contre 24 mm en 2011) et juillet avec 8 mm seulement battant les 12 mm de 2020.
Au final, il est tombé en moyenne nationale annuelle un total de 613 mm sur l'hexagone pour une normale de 769 mm. Le déficit est de l'ordre de 20%.
Depuis 1946, trois années ont été encore plus sèches que cette année : 1949 (592 mm), 1953 (576 mm) et surtout 1989, année record avec 550 mm seulement. Pour rappel, l'année 1976 avait reçu 699 mm, la sécheresse s'étant stoppée net fin août-début septembre.
L'année la plus arrosée reste 1960 et ses 969 mm de précipitations. 2021 avait été légèrement excédentaire (785 mm).
Fort ensoleillement
A part septembre et décembre, tous les autres mois de l'année 2022 ont connu un ensoleillement excédentaire avec un mois record : juillet et ses 351 heures de soleil, battant les 340 heures de 1949.
2022 termine avec un total de 2267 heures de présence de soleil en moyenne nationale pour une normale de 1985 heures. Un excédent de 14% est donc enregistré.
Depuis 1946, seules trois années ont été plus ensoleillées encore que 2022 : 1989 (2272 heures), 1959 (2283 heures) et l'année record 1949 (2309 heures).
Le record de faiblesse appartient toujours à 2002 avec seulement 1797 heures de soleil sur le pays.
2022 détient désormais le nouveau record de chaleur annuel en France, battant largement l'année 2020 d'un demi degré. Logiquement dans un contexte très souvent rythmé par des blocages anticycloniques, la sécheresse a été très marquée bien qu'inférieure à trois années, idem pour l'ensoleillement très fort, lui aussi en deçà de trois années depuis 1946. Une année exceptionnelle qui s'inscrit dans le contexte de réchauffement climatique toujours d'actualité, phénomène toutefois "local", l'année 2022 restant assez loin derrière 2016 à l'échelon mondial.
- Frédéric Decker, Lameteo.org -