Bilans mensuels

Avril 2012

Pluie, vent, orages, neige, grêle, froid et chaud se sont succédés à un rythme effréné dans le ciel français au cours de ce mois d'avril particulièrement inconstant.  

Températures

Ce mois d'avril a du vous paraître frais, voire froid... Oui et non en fait ! Oui, car il suit un mois de mars très chaud cette année, si bien que les températures, en regagnant les normales, sont descendues. Oui aussi car les mois d'avril des années 2000 ont été anormalement chauds, faussant ainsi notre perception d'un mois d'avril "normal". Non, car l'écart moyen national d'avril 2012 par rapport à la normale 1971/2000 est de... +0,3 degré, soit un très léger excédent ! Quelques disparités régionales sont toutefois à signaler : un déficit thermique de l'ordre de 0,2 à 0,6 degré a concerné les régions du nord et de l'ouest, alors qu'au contraire un excédent de 1 degré et plus s'est imposé sur la frange Est du pays et le pourtour méditerranéen (jusqu'à +1,9 degrés en Corse). Si une relative fraîcheur a dominé longtemps, le début de mois encore doux et le pic de chaleur de la fin du mois ont équilibré le bilan thermique. Des records de chaleur sont d'ailleurs tombés dans l'est en fin de mois : 29,0 degrés à Luxeuil (battant les 28,1 degrés du 15 avril 2007), 29,5 degrés à Chambéry (battant les 27,7 degrés du 29 avril 2010), 29,6 degrés à Colmar (battant les 29,4 degrés du 21 avril 1968), 30,0 degrés à Strasbourg (battant les 29,7 degrés du 17 avril 1949) et surtout 32,2 degrés à Ajaccio (battant les 29,9 degrés du 7 avril 1961).
 

Précipitations

Avec une pression atmosphérique moyenne de 1005,9 hPa, avril 2012 ne bat pas le record de faiblesse détenu par avril 1998 (1004,1 hPa) malgré 26 jours sur 30 en conditions météo dépressionnaires (alors qu'il n'y avait eu qu'une seule journée dépressionnaire entre le 1er janvier et le 31 mars, quel retournement de situation !). Les basses pressions ont donc largement dominé, permettant un véritable défilé de perturbations, de ciels de traîne actifs, le tout dans un flux d'ouest rapide. Conséquence : les précipitations ont été abondantes partout avec souvent autour de deux fois la normale du Nord-Pas-de-Calais à la Bretagne, de l'Aquitaine au Centre, sur le sud des Alpes ou encore en Corse. Il est tombé par exemple 150 mm à Cognac (normale 71 mm), mais nous restons loin des 201 mm d'avril 1998. Petite exception dans ce contexte très arrosé : l'Alsace où les quantités de pluie sont plus proches des normales, voire inférieures. Des inondations se sont parfois produites dans le sud-ouest, en Normandie ou encore en Bretagne après plusieurs mois de sécheresse. On constate une nette amélioration des taux d'humidité des sols en surface. En revanche, la situation de sécheresse persiste (alors qu'il y a parfois eu des inondations !) en profondeur.

 

Ensoleillement

Sans surprise, l'ensoleillement a été déficitaire pratiquement partout, battant même des records de faiblesse dans le sud-ouest : 86 heures de soleil seulement à Biarritz, ancien record 105 heures en 1969. Deux régions s'en tirent avec les honneurs, comptant même des heures supplémentaires de soleil par rapport aux normales : la Côte d'Azur (+15%) et... la Bretagne (jusqu'à +17% à Lorient).



N'oublions pas les tempêtes tardives en ce mois d'avril. Le 25 avril, la dépression Petra provoque une tempête sur les régions du nord-ouest et sur le Lyonnais (100 km/h à Lyon, 105 km/h à Landivisiau, 122 km/h à la Pointe-du-Raz, 128 km/h à Ouessant). Dans la nuit du 28 au 29, un puissant courant de sud dégénère en tempête sur le centre-est du pays : 100 km/h à Clermont-Ferrand, 141 km/h à Valence, 143 km/h à Saint-Etienne, 149 km/h à Chamonix et jusqu'à 194 km/h à Villard de Lans !

La "cerise sur la gâteau" est sans aucun doute la tornade qui s'est produite le dimanche 29 près de Toulouse, dans le secteur de Muret, sous une supercellule orageuse. Cette tornade, de force F1 (vents tourbillonnants entre 120 et 180 km/h), n'a fort heureusement que causé des dégâts matériels (toitures envolées, arbres cassés ou déracinés, voitures déplacées). Le phénomène a en effet concerné une zone peu habitée.


Après les trois premiers mois de l'année particulièrement calmes et anticycloniques, le ciel s'est énervé en avril, occasionnant même des phénomènes violents, voire destructeurs (tempêtes, orages, grêle, tornade toulousaine). Ces conditions très perturbées auront eu le mérite de faire nettement reculer la sécheresse de surface, à défaut de celle de profondeur qui persiste. Mais ne crions pas victoire trop vite : en 1989, avril avait été "pourri" (très pluvieux, très froid, neigeux et gris), se glissant dans une année trop sèche. Si ce début mai s'annonce encore arrosé, restons vigilant par rapport à la gestion de l'eau, les nappes phréatiques présentent toujours un déficit notable.  
 

Données des stations de Météo-France

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