Perturbations et relative fraîcheur du 1er juin au 14 juillet, une chaleur allant crescendo ensuite... cet été 2012 aura été parfaitement coupé en deux.
Malgré les conditions très humides, sombres et pluvieuses, juin a réussi à dégager un léger excédent de 0,3 degré. En revanche, juillet a été déficitaire d'1 degré, essentiellement à cause de la première quinzaine très fraîche, alors que l'épisode de fortes chaleurs de la fin du mois rattrapait une partie du retard... En août, sans surprise, l'excédent thermique est assez marqué : 1,0 degré au-dessus de la normale saisonnière établie sur 30 ans (1981/2010) à l'échelon national (+1,5 degrés par rapport à la normale 1971/2000, +2,3 degrés par rapport à la normale 1961/90). La chaleur, régulièrement présente dès le début du mois, a atteint son paroxysme durant le week-end des 18 et 19 avec des valeurs supérieures à 40 degrés du sud-ouest aux portes du bassin parisien, du jamais vu en seconde quinzaine d'août depuis les premiers relevés météo (depuis au moins 150 ans, voire 300 ans) !! Cet excédent de 1,0 degré place ce mois d'août en 5e position des mois d'août les plus chauds depuis 1946, derrière les mois d'août 2003, 1997, 1947 et 1991 (et à égalité avec août 1990) !! Août 2003 reste évidemment largement devant et août 1997 dépasse assez nettement le cru 2012. La dernière semaine, un peu moins chaude, a toutefois légèrement réduit cette avance. Sur les trois mois d'été, 2012, à ce jour, présente donc un léger excédent de 0,2 degré (plus chaud qu'en 2011, proche des valeurs des étés 2004 et 2001).
Du 1er juin au 14 juillet, les perturbations se succèdent à un rythme effréné sur les trois-quarts du pays, n'épargnant que le sud-est. Il pleut deux jours sur trois en moyenne au nord de la Loire et sur le sud-ouest durant cette période, ce qui est exceptionnel. Les quantités, bien qu'inférieures aux records de 1997, sont très importantes, surtout sur la moitié nord, alors que la sécheresse continue de battre son plein sur les régions proches de la Méditerranée. Et contre toute attente, les précipitations se sont raréfiées depuis le 15 juillet, à l'exception des régions proches de la Manche, plus arrosées, et des vagues orageuses qui ont régulièrement frappées les régions situées entre le Massif Central et les frontières de l'est. Il est ainsi tombé 164 mm en 1 mois et demi du 1er juin au 14 juillet à Paris... et 10 petits mm seulement du 15 juillet au 31 août ! Nous sommes donc passés d'un extrême à l'autre, d'un trop plein d'eau à une certaine reprise de la sécheresse le 15 juillet !
Au final, cet été se déroule plutôt dans les "normales", mais avec d'énormes disparités temporelles, voire spatiales (les régions du sud-est subissent un été anormalement sec) !
L'ensoleillement a bien sûr connu ces mêmes disparités : globalement faible en juin jusqu'au 15 juillet, il a ensuite entamé un rapide rattrapage grâce aux journées ensoleillées de fin juillet, et surtout au retour du soleil de ce mois d'août qui se situe nettement au-dessus des normales pratiquement partout, sauf vers la Manche où les chiffres sont plus médiocres. Les durées d'ensoleillement de cet été seront donc sensiblement dans les normes ou encore légèrement en-dessous.
Un été finalement "dans les normes", opposant fraîcheur et chaleur, pluie et sécheresse, nuages et soleil équitablement entre la première et la deuxième moitié...
Données des stations de Météo-France