L'édito

L'édito

Frédéric Decker de lamétéo.org

El Niño 2023-24, cinquième plus fort depuis 1950

Alors qu'El Niño commence à décliner, ce cru 2023-24 figure d'ores et déjà au cinquième rang des plus intenses depuis 1950.

EL NIÑO INTENSE

Ce phénomène est défini par une anomalie positive de la température de l'eau en surface dans le Pacifique équatorial. Rappelons que La Niña représente la situation inverse : une température anormalement froide. Ces variations périodiques ont une influence sur le climat dans de nombreuses parties du monde, sur les Amériques, en Afrique, Australie ou encore en Asie. Cet épisode El Niño est bien installé depuis l'automne 2023 et son intensité est forte selon le critère de la NOAA. De fait, le phénomène s'élève à +2,0 degrés pour le trimestre de novembre à janvier, ce qui est en fait le cinquième événement au palmarès des plus forts de l'histoire.

Fig. 1: Anomalie de température de la surface de l'océan Pacifique Equatorial sur ce dernier mois; Source: NOAA

Fig. 1: Anomalie de température de la surface de l'océan Pacifique Equatorial sur ce dernier mois; Source: NOAA

Voici le palmarès des 5 El Niño les plus chauds :

-> 2015-16 : +2,6 degrés
-> 1997-98 : +2,4 degrés
-> 1982-83 : +2,2 degrés
-> 1972-73 : +2,1 degrés
-> 2023-24 : +2,0 degrés

TROP CHAUD

Depuis l'automne 2023, El Niño est bien installé, mais l'atmosphère a sur-réagi sur l'ensemble de la planète avec un trimestre record de chaleur de décembre à février. Cependant, cette situation ne s'expliquerait pas seulement par le fait que l'océan Pacifique équatorial a subi d'importantes anomalies positives.

CHAUD PARTOUT

Deux phénomènes expliqueraient en partie l'hiver anormal que l'hémisphère Nord a connu.

Premièrement, l'eau des océans de la planète est trop chaude presque partout. En effet, cette carte montre les anomalies de températures des bassins sur terre. Notons la situation très anormale dans l'Atlantique, mais aussi dans le Pacifique longeant l'Australie ou encore le nord-ouest de l'océan Indien.

Fig. 2: Anomalie de température de la surface des océans sur ce dernier mois; Source: NOAA

Fig. 2: Anomalie de température de la surface des océans sur ce dernier mois; Source: NOAA

Deuxièmement, le vortex polaire a généré plus d'écoulements de froid polaire en Asie. L'Amérique du Nord et l'Europe ont donc été épargnés la majorité du temps. 

APRÈS EL NIÑO

Le phénomène El Niño se maintient rarement en place très longtemps, contrairement à La Niña dont le dernier épisode a duré plus de 30 mois et trois hivers consécutifs. Ce printemps, les experts de la NOAA estiment que le Pacifique passerait en phase neutre avant un retour de La Nina vers la fin de l'été ou au début de l'automne.

Frédéric Decker, créateur et webmaster de Lameteo.org

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